
Le débat sur une hausse des taux en avril a été intense au sein de la Fed

L’opportunité d’une hausse des taux directeurs américains en avril a fait l’objet d’un débat intense entre les responsables de la Réserve fédérale, montre le compte-rendu de la dernière réunion de son comité de politique monétaire (FOMC). «De nombreux participants ont exprimé l’opinion selon laquelle la situation économique et financière mondiale continuait de comporter des risques baissiers appréciables », selon les «minutes» du FOMC des 16 et 17 mars. Plusieurs membres ont estimé que, en raison des risques élevés continuant de peser sur l'économie américaine, un relèvement des taux en avril « signalerait un sentiment d’urgence qu’ils ne jugent pas approprié». Mais «par contraste, certains autres participants ont indiqué qu’une hausse de la fourchette d’objectifs lors de la prochaine réunion du comité pourrait bien être justifiée» si les indicateurs économiques ressortaient conformes aux attentes. Ces derniers s’inquiètent notamment de voir les taux d’intérêt à un niveau encore tellement bas qu’ils limitent la capacité de réaction de la banque centrale américaine en cas de choc.
Les responsables de la Fed avaient indiqué à l’issue de cette réunion qu’ils s’attendaient à deux hausses de taux cette année aux Etats-Unis, mais le calendrier de ce relèvement reste incertain. «De nombreux participants ont indiqué que les risques mondiaux élevés et la capacité assymétrique de la politique monétaire à y faire face justifiaient de la prudence».
Les responsables de la Fed sont de surcroît partagés sur l’interprétation à donner au récent rebond de l’inflation. «Certains participants jugent cette hausse cohérente avec une tendance au raffermissement de l’inflation. D’autres, cependant, ont exprimé l’opinion selon laquelle la hausse n'était probablement pas durable», soulignent les minutes.
Les contrats à terme sur les taux d’intérêt américains ont légèrement reculé après la publication de ce compte-rendu, signe que les intervenants croient un peu plus qu’auparavant à une remontée des taux avant décembre. Si les investisseurs estiment à tout juste plus d’une chance sur deux la probabilité d’un nouveau tour de vis monétaire en fin d’année, la probabilité d’une hausse des taux ce mois-ci est jugée quasi-nulle. La Bourse américaine a terminé en hausse suite à cette publication et au rebond des prix du pétrole, avec un gain de 1,05% pour l’indice S&P 500.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
La Banque d’Australie passe un tour
Malgré une inflation en forte baisse, la banque centrale australienne reste prudente, en raison d’un marché de l’emploi vigoureux et d’une situation internationale incertaine. -
«La Fed devrait poursuivre ses baisses de taux jusqu’à 3,75% en fin d’année»
Warin Buntrock, directeur adjoint des gestions chez BFT IM
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions