Le Covid exacerbe les fragilités des pays les plus pauvres

Dans son dernier rapport, la Cnuced incite ces Etats à améliorer leurs capacités de production pour mieux faire face aux chocs externes.
Xavier Diaz
Pays les moins avancés (PMA) Afrique Africa. Culture du café en Ethiopie (Afrique)
Les 47 pays les moins avancés (PMA) ont beaucoup souffert de la crise sanitaire.  -  Culture du café en Ethiopie. Photo European Union

Les pays les moins avancés (PMA), qui font face à leur plus grave crise économique depuis trente ans, vont devoir considérablement améliorer leurs capacités de production au risque de voir les efforts déployés pour reconstruire leurs économies réduits à néant, relève la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) dans son rapport 2020 sur les PMA.

Ce n’est pas une surprise, les 47 PMA (1,3% du PIB mondial) ont souffert de la crise sanitaire. Mais ils ont plus été affectés par l’effondrement de la demande mondiale que par le recul de leur demande intérieure. La Cnuced note que ces pays ont jusque-là moins été touchés sur le plan sanitaire qu’initialement anticipé car ils ont bénéficié de leur expérience antérieure des épidémies ainsi que des innovations politiques et technologiques adoptées en réaction au Covid-19. A cela s’ajoute une population plus jeune en moyenne et de plus faibles densités de population.

Mais le choc économique est indéniable et plus sévère pour les pays ayant les capacités de production les moins développées, d’autant plus si l’économie repose sur une seule activité (pétrole, tourisme…) ou sur l’envoi de fonds de leur diaspora (remittances). De fait, la Cnuced estime que leur croissance est passée en un an de 5% à une contraction de -0,4% et que le revenu par habitant a diminué de 2,6% (avec une forte progression de la pauvreté). Leur situation financière s’est nettement détériorée avec un déficit du compte courant passant de 4,6% à 6,8% du PIB. La Cnuced appelle la communauté internationale à accroître son aide à ces pays, alors que l’aide publique au développement dont ils dépendent a stagné depuis 2013, les pays donateurs ne respectant pas leurs engagements, tandis que les flux de capitaux privés ont diminué.

C’est important car ces pays doivent améliorer significativement leur capacité productive s’ils veulent accroître leur résilience et leur capacité à faire face aux chocs externes. «Des politiques audacieuses devraient constituer un pilier essentiel de toute reprise post-pandémie», affirme Paul Akiwumi, directeur de la Cnuced pour l’Afrique et les PMA. Et plus particulièrement par la stimulation de l’investissement pour combler les lacunes en matière d’infrastructures et soutenir l’emploi. Le rapport relève que les pays aujourd’hui les moins vulnérables économiquement sont ceux qui ont amélioré leurs indicateurs de commerce ou de production, grâce à de meilleures capacités de production et une amélioration de la productivité. Ils sont pour la plupart en Asie.

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