Le Conseil européen ouvre l’épineux dossier du commerce

Les 28 chefs d’Etat aborderont ce jeudi et vendredi la question par tous les angles – de Donald Trump aux accords de libre-échange en passant par le Brexit.
Jean Comte, à Bruxelles
Donald Tusk le président du Conseil européen
Le président du Conseil européen Donald Tusk, favorable à « toujours plus de commerce, et jamais moins ».  -  Photo Union européenne.

L’effet naturel du commerce est de porter à la paix.» Circonstances obligent, le président du Conseil européen Donald Tusk a recouru à Montesquieu en invitant les 28 chefs d’Etat de l’UE au sommet de cette semaine à Bruxelles.

Le sujet dominera en effet ces deux jours de rencontre. Premièrement, les 28 débattront d’une réponse européenne aux droits de douane promis par Donald Trump. «Ce sera un test pour la crédibilité de l’Union européenne», juge un diplomate, qui souligne les intérêts commerciaux divergents des Etats membres. L’UE et les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé mercredi l’ouverture de discussions sur le sujet.

Au-delà du cas Trump, Donald Tusk mentionne les négociations commerciales en cours ou en préparation – avec le Mexique, le Mercosur, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. «Nous voulons toujours plus de commerce, et jamais moins», précise-t-il. Là encore, le débat sera compliqué. La Commission européenne veut un accord rapide avec le Mexique et le Mercosur, mais les négociations traînent. Selon une source européenne, quatre secteurs bloquent avec le Mercosur : les pièces de voiture, les indications géographiques protégées, les services maritimes, et la viande de bœuf. Côté Mexique, c’est du côté de la volaille, des dispositifs de protection des investissements, et des appels d’offres publics que sont es problèmes.

Concernant la Nouvelle-Zélande et l’Australie, les négociations n’ont même pas commencé. Les Etats membres négocient encore le mandat qui sera donné à la Commission pour mener ces discussions. Ces négociations intra-européennes pourraient aboutir en mai, selon la même source.

Par ailleurs, les 27 chefs d’Etat (sans leur homologue britannique) adopteront vendredi des lignes directrices sur les relations qu’ils entretiendront avec le Royaume-Uni après le départ de celui-ci de l’Union. Le document, obtenu par L’Agefi, précise bien qu’il s’agira d’un accord commercial.

Ce dernier présente un double défi. D’un côté, les entreprises européennes le veulent aussi ambitieux que possible, pour ne pas perturber les relations actuellement en place entre les deux côtés de la Manche. De l’autre, il devra être négocié dans un délai très court – avant janvier 2021, puisque la période de transition post-Brexit s’achèvera fin 2020. Des négociations «intenses et exigentes», a résumé en début de semaine Michel Barnier, le négociateur Brexit du côté européen.

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