
Le Conseil européen ouvre l’épineux dossier du commerce

L’effet naturel du commerce est de porter à la paix.» Circonstances obligent, le président du Conseil européen Donald Tusk a recouru à Montesquieu en invitant les 28 chefs d’Etat de l’UE au sommet de cette semaine à Bruxelles.
Le sujet dominera en effet ces deux jours de rencontre. Premièrement, les 28 débattront d’une réponse européenne aux droits de douane promis par Donald Trump. «Ce sera un test pour la crédibilité de l’Union européenne», juge un diplomate, qui souligne les intérêts commerciaux divergents des Etats membres. L’UE et les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé mercredi l’ouverture de discussions sur le sujet.
Au-delà du cas Trump, Donald Tusk mentionne les négociations commerciales en cours ou en préparation – avec le Mexique, le Mercosur, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. «Nous voulons toujours plus de commerce, et jamais moins», précise-t-il. Là encore, le débat sera compliqué. La Commission européenne veut un accord rapide avec le Mexique et le Mercosur, mais les négociations traînent. Selon une source européenne, quatre secteurs bloquent avec le Mercosur : les pièces de voiture, les indications géographiques protégées, les services maritimes, et la viande de bœuf. Côté Mexique, c’est du côté de la volaille, des dispositifs de protection des investissements, et des appels d’offres publics que sont es problèmes.
Concernant la Nouvelle-Zélande et l’Australie, les négociations n’ont même pas commencé. Les Etats membres négocient encore le mandat qui sera donné à la Commission pour mener ces discussions. Ces négociations intra-européennes pourraient aboutir en mai, selon la même source.
Par ailleurs, les 27 chefs d’Etat (sans leur homologue britannique) adopteront vendredi des lignes directrices sur les relations qu’ils entretiendront avec le Royaume-Uni après le départ de celui-ci de l’Union. Le document, obtenu par L’Agefi, précise bien qu’il s’agira d’un accord commercial.
Ce dernier présente un double défi. D’un côté, les entreprises européennes le veulent aussi ambitieux que possible, pour ne pas perturber les relations actuellement en place entre les deux côtés de la Manche. De l’autre, il devra être négocié dans un délai très court – avant janvier 2021, puisque la période de transition post-Brexit s’achèvera fin 2020. Des négociations «intenses et exigentes», a résumé en début de semaine Michel Barnier, le négociateur Brexit du côté européen.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’Opep et Donald Trump réveillent le spectre d’un pétrole à 60 dollars
Le cours de l’or noir a chuté de plus de 10% en deux jours. Alors que les droits de douane américains risquent de peser sur la demande, le cartel des pays exportateurs a annoncé une hausse surprise de sa production en mai. -
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions