
Le Brexit met le marché de bureaux londonien à l’arrêt

Il faudra du temps pour appréhender les conséquences du vote britannique pour sortir de l’Union européenne sur le marché immobilier de bureaux à Londres. Le temps que les marchés financiers se stabilisent, notamment le taux de change de la livre, puis le temps de clarifier les modalités légales de la séparation. Pour le moment, «le transactionnel est au point mort», note Emmanuel Lumineau, CEO de la plate-forme d’investissement en immobilier BrickVest à Londres. «Il n’y a pas de panique, mais tout s’est arrêté», explique-t-il.
Les investissements dans la capitale britannique, déjà en retrait par rapport à l’année dernière, devraient s’effondrer dans les semaines à venir. «Nos partenaires comptent déjà de 1 à 2 milliards de livres de transactions qui devaient se faire mais qui ont été annulées», remarque Emmanuel Lumineau. Et l’appétit des investisseurs nécessitera de la stabilité et de la visibilité pour réellement se réveiller. «La demande est susceptible de baisser significativement à court terme avec pour conséquence un ajustement des prix à la baisse», estime Guy Barnard, gérant actions immobilier chez Henderson. L’ampleur de la correction sera visible une fois que les transactions auront repris, en attendant, les fourchettes de valorisation se sont élargies.
Gel des projets
Les conséquences sur la demande en bureaux devraient également jouer, les institutions financières gelant leurs projets ou commençant à planifier des déménagements vers des places financières dans l’Union européenne. CBRE note par ailleurs que plus d’un million de mètre carrés de bureaux doivent sortir de terre dans les deux prochaines années, et plus encore en 2018 et 2019. Les projets non encore démarrés risquent d’être retardés voire annulés, estime l’entreprise. «Londres a beaucoup construit et construit encore, abonde Emmanuel Lumineau, le marché va être fragilisé par un mur de développements à venir, alors même qu’il faudra recycler des produits à Canary Wharf».
Les achats opportunistes resteront toutefois limités à des bâtiments d’exception, d’après lui, par des investisseurs heureux d’obtenir un rabais grâce au taux de change de la livre pour acquérir un actif-trophée, ou par des investisseurs de long terme aux finances solides, les financements bancaires pouvant faire défaut. «Il ne va pas se passer grand-chose pendant six mois à un an, conclut Emmanuel Lumineau, tant que les pertes ne sont pas cristallisées, il n’y aura pas de redémarrage».
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