L’Arabie saoudite établit un record pour sa première obligation souveraine

Les investisseurs ont afflué à cette première émission, avec 67 milliards de dollars de demande pour 17,5 milliards placés.
Bastien Bouchaud
Riyal Arabie saoudite
L'Arabie saoudite a lancé hier avec succès son premier emprunt auprès d'investisseurs internationaux.  -  Crédit Thinkstock.

L’Arabie saoudite a réussi son entrée sur les marchés de capitaux internationaux. Le montant de sa première émission obligataire souveraine a battu le record établi plus tôt dans l’année par l’Argentine pour les pays émergents, avec une émission de 17,5 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) et 67 milliards de dollars de demande. Le contexte international de taux bas et la remontée des cours du pétrole se sont conjugués pour maximiser l’intérêt des investisseurs.

Et le royaume saoudien a su en profiter, abaissant ses indications de prix de 15 à 25 points de base (pb) selon les tranches. Le pricing final est apparu faible pour de nombreux investisseurs, à 135 pb au-dessus des Treasuries pour la tranche de 5,5 milliards de dollars à 5 ans, 165 pb au-dessus pour la tranche de 5,5 milliards à 10 ans et à 210 pb au-dessus pour la tranche de 6,5 milliards à 30 ans. Le Qatar, pourtant mieux noté par les agences, avait émis au même spread à 30 ans en mai dernier, même si les emprunts se sont depuis renchéris, abaissant leur rendement à 164 pb au-dessus des Treasuries.

«Riyad a réussi à fixer des prix très serrés: 210 pb, soit 25 points en dessous des indications initiales, c’est très important et montre clairement que la demande a été énorme sur le 30 ans», explique un banquier. D’après Capital Economics, l’émission permettrait de couvrir la quasi-totalité du déficit des comptes courants et un tiers du déficit budgétaire en 2017. «Cela devrait apaiser les craintes récurrentes de dévaluation du riyal. L’emprunt obligataire va faire monter le ratio dette/PIB de l’Etat mais comme il part de bas, ce n’est pas réellement préoccupant», précise le cabinet.

Les investisseurs avaient déjà réévalué les perspectives saoudiennes depuis l’annonce d’un accord de l’Opep sur une réduction de la production de pétrole, qui a fait remonter les prix du pétrole au-dessus des 50 dollars par baril. Le coût d’une protection contre le risque de défaut du pays s’est ainsi réduit de 23 pb lundi, à 144 pb, au plus bas depuis un mois, alors que le montant des dettes protégées par ces CDS est passé de 1,1 milliard de dollars en août à 869 millions de dollars.

Citigroup, HSBC et JPMorgan étaient les chefs de file de cette opération, assistés par Bank of China, BNP Paribas, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Mitsubishi UFJ et NCB Capital.

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