
L’activité s’effondre en mars en zone euro

Les indices PMI des directeurs d’achat montrent une chute brutale de l’activité du secteur privé en mars en zone euro. L’indice composite, publié ce matin par IHS Markit, qui combine secteur manufacturier et services, a touché un plus bas record à 31,4 dans sa version préliminaire (flash), contre 51,6 en février. Il chute plus fortement que prévu par les économistes interrogés par Reuters dont la médiane des estimations se situait à 38,8. C’est sa plus forte baisse depuis qu’il est mesuré en 1998 et son plus bas historique (précédent de 36,2 en février 2009). L’activité économique s’est effondrée en raison des mesures de confinement prises par la plupart des pays afin de lutter contre l'épidémie de coronavirus
« L’activité des entreprises dans l’ensemble de la zone euro s’est effondrée dans des proportions nettement supérieures à celles enregistrées au plus fort de la crise financière mondiale », commente Chris Williamson, économiste d’IHS Markit. Sur la base de ces indices, Paul Diggle, économiste chez Aberdeen Standard Investments estime que « le PIB devrait chuter d’au moins 3% au premier trimestre et la situation va sans doute empirer avant qu’elle ne puisse s’améliorer ».
La chute est particulièrement spectaculaire dans les services avec un indice tombé à 28,4 après 52,6 en février et contre un consensus de 39, alors que ces activités sont directement affectées par les mesures de confinement. L’indice manufacturier a souffert lui aussi mais nettement moins que prévu avec un recul à 44,8 après 49,2 en février, contre un consensus de 39 également. Cette distorsion est « directement liée au type de mesures prises pour contenir le virus, alors que les fermetures de commerces dans les différents pays de la zone euro ont artificiellement supprimé la demande, les usines sont, elles, restées en activité bien qu’à un niveau très faible », explique Ludovico Sapio, économiste chez Barclays.
Plus d'articles du même thème
-
Les Etats-Unis seront les premières victimes des tarifs douaniers réciproques
L’impact sur la croissance américaine est estimé entre 0,5 et 1 point en 2025, tandis que l’inflation devrait progresser de 1,5 à 2 points. Pour le reste du monde, cela dépendra des mesures de représailles. La guerre commerciale laissera des traces à long terme. -
Les droits de douane de Donald Trump assomment les économies asiatiques
L’usine du monde est particulièrement affectée par la méthode de calcul du président américain. -
L'activité de la zone euro a été un peu meilleure que prévu en mars
Les PMI pour la zone monétaire ont été révisés à la hausse au titre du mois dernier, tirés notamment par l'Allemagne et la France.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions