
L’accord de gouvernement des partis populistes italiens inquiète les marchés

La publication ce matin du contrat de gouvernement entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et La Ligue ne rassure pas les marchés financiers, même si celui-ci ne prévoit ni sortie de l’euro, ni effacement partiel de la dette du pays. L’indice de la Bourse de Milan cède 1,02% à la mi-séance. Les valeurs bancaires accusent les plus fortes baisses, avec des replis de plus de 4% pour Banco BPM, UBI Banca et BPER Banca. Intesa Sanpaolo et UniCredit cèdent respectivement 1,6% et 2,2%. Sur le marché obligataire, les rendements à 10 ans des bons du Trésor italien se tendent de 6,7 points de base à 2,174%.
Le document de 57 pages dévoilé ce matin appelle notamment à une révision des règles de gouvernance européenne. Contrairement à certaines fuites de ces derniers jours, il ne demande pas non plus d’exclure du calcul de la dette les rachats d’obligations opérés par la Banque centrale européenne (BCE).
En revanche, les deux partis populistes de Luigi Di Maio et de Matteo Salvini réclament que les dépenses d’investissement ne soient pas prises en compte dans le calcul du ratio dette/PIB. Ils veulent aussi une activation totale des objectifs du traité européen de Maastricht (1992), qui visent notamment à un renforcement de la légitimité démocratique des institutions européennes et une amélioration de leur efficacité. Le plan ne fait pas l’objet d’un chiffrage précis.
L’accord doit maintenant être soumis à l’approbation des militants des deux partis dans le cadre d’une consultation accélérée prévue sur trois jours, et qui doit donc s’achever dimanche. Un gouvernement pourrait dès lors être en place dans le courant de la semaine prochaine, onze semaines après les élections législatives du 4 mars qui n’ont produit aucune majorité évidente. Reste à s’entendre au préalable sur le nom du futur président du Conseil - chacun des deux dirigeants ayant exclu que l’autre accède au palais Chigi - et à obtenir l’aval du président de la République, Sergio Mattarella.
Plus d'articles du même thème
-
Le flou règne sur les taxes qui seront réellement payées
Les annonces de mercredi soir ne permettent toujours pas d’avoir une vision très claire des tarifs douaniers qui seront réellement appliqués à partir du 9 avril. Les négociations risquent d’être compliquées. -
Mar-a-Lago, l’improbable révolution monétaire de Donald Trump
Suivant la doctrine de son conseiller Stephen Miran, Donald Trump chercherait à nouer un nouvel accord mondial sur les changes, comparable aux accords du Plaza de 1985. Ses objectifs : déprécier le dollar et réduire le déficit commercial américain à long terme, sans pour autant menacer le financement du déficit des Etats-Unis. Cette quadrature du cercle peut expliquer la menace de droits de douane et de retrait du parapluie militaire américain envers les pays jugés non coopératifs, mais nombre d’économistes la jugent très difficile à résoudre. -
Les inquiétudes autour des droits de douane propulsent le cuivre vers des records
Les cours du cuivre ont atteint des records mercredi sur les marchés américains. Ils ont baissé à Londres dans le même temps, accentuant la dislocation du marché au niveau mondial.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions