
La taxe européenne coûterait plus d’un milliard à TotalEnergies en 2022

Patrick Pouyanné a joué la carte de la transparence devant les parlementaires. Auditionné par la mission «flash» de l’Assemblée nationale sur les bénéfices exceptionnels des entreprises pétrolières et gazières, le PDG de TotalEnergies a indiqué que son groupe devrait payer des impôts sur ses profits en France cette année. Ces dernières années, le groupe pétrolier en était régulièrement exonéré en raison des pertes enregistrées par ses raffineries et alors qu’il tire l’essentiel de ses profits de la production d’hydrocarbures à l'étranger.
Mais, en 2022, la remontée des marges de raffinage dans le contexte de la guerre en Ukraine change la donne. Les raffineries françaises de TotalEnergies généreront un bénéfice «de l’ordre de 600 millions d’euros», a révélé Patrick Pouyanné avant de préciser que la ristourne à la pompe accordée par son entreprise, qui devrait représenter un coût de l’ordre de 500 millions d’euros, sera largement financée par les gains enregistrés dans le raffinage. Interrogé sur le crédit impôt recherche dont bénéficie son groupe, il a évoqué un montant de 70 millions d’euros. Un montant qui devrait en outre tomber à 50 millions en raison du regroupement de certaines structures décidé afin de rapprocher les équipes dédiées aux hydrocarbures de celles spécialisées dans les énergies renouvelables.
Rassurer les marchés
Le dirigeant a par ailleurs précisé que TotalEnergies s’attendait à payer 30 milliards de dollars d’impôts et de taxes à la production, à l'échelle mondiale, cette année, soit près du double du montant de 2021. «Dans la grande majorité des pays producteurs où nous sommes implantés, la fiscalité s’adapte à la hausse des prix du pétrole», a souligné Patrick Pouyanné. Il a estimé l’impact de la future contribution des pétroliers voulue par l’Union européenne (UE) à «plus d’un milliard de dollars» pour son groupe. Plus des deux tiers des capacités de raffinage de TotalEnergies sont situées en Europe et il réalise de l’ordre de 3% de sa production d’hydrocarbures dans l’UE. Enfin, au-delà des mesures déjà envisagées, Patrick Pouyanné a prié les Etats européens de rassurer les marchés de l’énergie dans un contexte où, selon lui, le prix de l’électricité n’est plus déterminé par le coût marginal de la centrale à gaz la plus chère mais par «ce qu’un industriel est prêt à payer pour continuer à faire tourner ses usines». «Il est très important que le marché ait le sentiment que la solidarité européenne va fonctionner», a-t-il conclu.
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