
La Place du Luxembourg se voit en fer de lance des obligations vertes

Le Luxembourg se veut précurseur sur le marché des obligations vertes (green bonds). Sa Bourse a annoncé le lancement hier du Luxembourg Green Exchange (LGX), la première plate-forme dédiée à la cotation de titres émis par des sociétés respectant des critères stricts, notamment une obligation de reporting ex-post. «Les émissions de titres verts ont pris leur envol depuis la COP 21. Il y a une réelle volonté de changement. Le marché vert a un potentiel énorme, mais cela doit aller de pair avec l’intérêt des investisseurs. En établissant des normes strictes pour les titres verts, LGX vise à créer un environnement au sein duquel le marché peut se développer. Nous offrons une plate-forme dédiée à la fois aux émetteurs et aux investisseurs», indique Robert Scharfe, le président du comité de direction de la BdL.
Le Luxembourg Green Exchange (LGX) rassemble les émetteurs qui consacrent l’intégralité des fonds levés à des investissements verts, et abrite les 114 green bonds déjà cotés à la Bourse locale pour un montant total de plus de 45 milliards de dollars. Le nombre de nouvelles émissions s’est tassé depuis leur plus haut de 33 en 2014. Elles sont ainsi tombées à 27 l’an dernier et n’atteignent que 18 depuis le début d’année. Bank of China a notamment choisi le Luxembourg au mois de juillet dernier pour réaliser une émission multi-tranches d’obligations vertes libellées en dollar, en euro et en renminbi pour un total de 2,8 milliards de dollars. Les emprunteurs chinois se positionnent en force sur le marché des green bonds avec 17,4 milliards de dollars émis cette année, soit 41% des émissions totales.
Les émissions d’obligations vertes, de 42 milliards de dollars en 2015, ont déjà atteint 37,2 milliards au premier semestre 2016 en 81 transactions, soit une augmentation de 89% sur un an, selon les estimations de Moody’s. L’agence s’attend à des volumes de 75 milliards cette année. Une proportion écrasante de 98% des titres émis est notée en catégorie investissement, 43% du total étant même AAA. Après un premier trimestre dominé par les banques chinoises avec 6,5 milliards de dollars émis, les Américains ont été les plus actifs avec 23% des émissions au deuxième trimestre, suivis des supranationaux avec 16,7%, des Pays-Bas (14,3%), de l’Allemagne (8,2%), du Japon (7,9%), de la France (6,5%) et de la Chine (5%).
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