
La nationalisation temporaire de STX France coûtera 80 millions d’euros

(mise à jour à 16H06) L’Etat français a décidé de nationaliser temporairement les chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a annoncé, jeudi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, sur fond de négociations difficiles avec le repreneur potentiel, l’italien Fincantieri.
Dans ce but, la France va exercer son droit de préemption sur les chantiers navals dont l’Etat est déjà actionnaire à 33%, selon une procédure « conforme » aux règles de l’Union européenne, a affirmé Bruno Le Maire.
«Le rôle de l’Etat est de protéger nos intérêts stratégiques, c’est ce que nous faisons avec STX », a expliqué Bruno Le Maire. Il a ajouté vouloir bâtir un projet industriel européen solide et ambitieux sur STX. « Nous voulons avoir toutes les garanties que le savoir-faire de STX ne partira pas à l’étranger, j’ai bon espoir que nous parviendrons à le construire », a ajouté Bruno Le Maire.
Selon le ministre, cette nationalisation coûtera environ 80 millions d’euros à l’Etat, la somme sera prise en charge par l’Agence des participations de l’Etat (APE).
Plus tôt dans la matinée, des informations de presse avaient annoncé l’intention du gouvernement d’en passer par la nationalisation pour sortir du bras de fer qui l’oppose à Fincantieri. L’option avait été évoquée par Emmanuel Macron qui «a choisi de nationaliser cette entreprise plutôt que d’en confier les clés à un actionnaire italien jugé problématique», écrit le quotidien Le Monde à propos de l’opérateur Fincantieri.
Pourtant tôt ce matin, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait affirmé au micro de RMC et BFMTV que «l’objectif de la France dans le dossier STX France n’est pas de nationaliser» les chantiers navals de Saint-Nazaire. Il réagissait à l’ultimatum lancé, mercredi, par Bruno Le Maire à l’Italie sur fond de désaccord sur la question du partage du capital de STX. Le ministre de l’Économie avait affirmé que l’État pourrait « exercer son droit de préemption » en rachetant « les parts » que le groupe Fincantieri veut acquérir dans STX.
La nationialisation temporaire «doit nous donner le temps de négocier dans les meilleures conditions possibles la participation de Fincantieri», a indiqué Bruno Le Maire en reconnaissant que le groupe public italien était le seul intéressé par STX France.
Celui-ci a refusé jusqu’ici de revenir sur un accord conclu au printemps par le précédent gouvernement français qui accordait à la partie italienne 54% de STX France, dont 48% pour Fincantieri), le solde étant détenu par des intérêts publics français (l’Etat et Naval Group).
Bruno Le Maire a justifié la parité au capital réclamée dorénavant par Paris par la nécessité de garantir le maintien de l’emploi et du savoir-faire des chantiers de Saint-Nazaire, les seuls capables en France de construire des paquebots mais aussi mais aussi de très grandes coques comme celle d’un porte-avions.
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