
La hausse des taux approche pour la Banque d’Angleterre

La Banque d’Angleterre (BoE) est plus proche de la hausse des taux que n’importe quelle autre grande banque centrale. Les investisseurs anticipent un premier relèvement dès son comité de politique monétaire (MPC) ce jeudi. «Les marchés anticipent une hausse de 15 points de base (pb) et il est peu probable qu’ils soient déçus», affirment les stratégistes d’ING.
Suite au message restrictif (hawkish) des minutes du MPC de septembre ainsi qu’aux commentaires du gouverneur Andrew Bailey signalant des inquiétudes grandissantes au sujet des perspectives d’inflation à moyen terme, la décision sur les taux devrait être le principal point d’attention de cette réunion.
Mais beaucoup doutent encore de la capacité de la banque centrale à agir. A commencer par les économistes dont certains pensent qu’il serait préférable pour la BoE d’attendre 2022 pour relever ses taux, ce qui lui donnerait du temps pour mieux évaluer l’impact de la fin récente du dispositif de chômage partiel. Les stratégistes d’UBS anticipent une hausse en décembre.
Avoir suffisamment de données
«Nous nous attendons à ce que le MPC reporte sa première hausse au 16 décembre quand le comité aura finalisé son programme d’achat d’actifs», soulignent Anna Titareva et Rohan Khanna, respectivement économiste et stratégiste chez UBS. Selon eux, en l’absence d’un lot de données suffisant sur les conséquences de la fin du chômage partiel, la BoE profiterait de la réunion ce jeudi pour préparer le terrain en précisant les critères d’une hausse en décembre.
«Attendre décembre permettrait de gagner du temps et d’obtenir de nouvelles données mais cela signifierait également que les membres de la BoE n’auront ni de conférence de presse, ni de nouvelles prévisions pour les aider à expliquer leur décision au public, ce que la banque prend très au sérieux», relèvent toutefois les stratégistes d’ING.
Une hausse de plus de 15 pb risquerait en revanche d’accroître les anticipations de hausses futures, ce que la banque ne souhaite pas. «Il y a peu de doute que le marché surestime le resserrement à venir en 2022», selon les stratégistes d’ING qui anticipent une à deux hausses l’an prochain (deux hausses de 25 pb pour UBS). Or le marché voit les taux monter à 1,25% ou plus.
Le décompte des votes sera également important. Une décision unanime est peu probable, donnant ainsi le ton à la suite du resserrement.
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