La guerre en Ukraine n’est pas finie, préviennent les financiers

Alors que la Russie avance à l’Est, l’Ukraine gagne petit à petit la bataille de la Mer Noire.
Fabrice Anselmi
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La bataille navale en Mer Noire entre la Russie et l’Ukraine semble plutôt tourner à l’avantage de cette dernière.  -  photo Cogneto-Pixabay

La Russie qui menace de couper l’approvisionnement de gaz vers l’Europe alors que son exportation est l’une des principales ressources pour financer l’armée en guerre contre l’Ukraine… Le ministre des Affaires étrangères russe présent à la signature d’un accord pour sécuriser la réouverture des ports ukrainiens et les exportations de 25 millions de tonnes (Mt) de céréales… Quelques signes auraient pu laisser croire que la guerre en Ukraine pourrait ne plus trop durer. Mais un tir de missile russe sur le port ukrainien d’Odessa a ravivé les doutes ce week-end, et fait remonter les cours du blé de 4% lundi matin (332 euros/tonne pour le contrat Septembre 2022 sur Euronext).

«Les signatures de vendredi sans réel contact entre les deux pays ont porté sur un accord ‘miroir’ : de l’Ukraine avec la Turquie et l’ONU d’une part, de la Russie avec la Turquie et l’ONU d’autre part, rappelle Sébastien Grasset, membre du directoire d’Auris Gestion. Il ne faut pas tirer de conclusions de ces tirs : il semble que les Ukrainiens continuent à préparer les couloirs de navigation sécurisés. Mais au-delà des opérations de déminage nécesssaires, il sera long et compliqué de rôder le processus d’escorte et d’inspection des navires au départ et en direction d’Odessa.» Les céréaliers ont repris depuis quelques semaines leur trafic à la sortie du Danube dans l’espoir de vider progressivement les silos ukrainiens avant la prochaine récolte. Mais les armateurs étrangers ne voudront pas se rendre à Odessa s’ils craignent pour leurs navires, alors que, comme avec le gaz, Moscou veut garder des leviers d’action dans la durée.

Au-delà du Donbass et de Kharkiv, où les forces russes avancent doucement, la bataille navale en Mer Noire tourne plutôt à l’avantage des Ukrainiens. «Après le croiseur russe Moskva coulé mi-avril, ils ont fait très mal aux Russes, coulant le remorqueur Spasatel Vasily Bekh le 17 juin grâce à des missiles alliés (Harpoon), puis les forçant à abandonner l’île aux Serpents le 30 juin, avec l’arsenal à disposition et de l’artillerie montée sur camions (obusiers 2S22 Bohdana) savamment associée l’utilisation de drônes, poursuit Sébastien Grasset. Désormais, les forces ukrainiennes laissent entendre qu’elles pourraient bombarder le pont si symbolique et stratégique du détroit de Kertch qui relie la Crimée et la Russie, alors que cette dernière n’a plus de défense mer-air crédible et bricole pour tenter de ne pas perdre la guerre de la Mer Noire», conclut-il.

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