La «gamification» du trading suscite la contre-offensive du régulateur

Assimiler ou non les applications de courtage comme Robinhood à des conseillers en investissement : la SEC lance une consultation publique.
La rédaction
Robinhood a signé cet été une entrée fracassante sur le Nasdaq.
Robinhood a signé cet été une entrée fracassante sur le Nasdaq.  - 

Game over pour les applications de trading ? Comme elle l’avait laissé entendre avant l’été, la Securities and Exchange Commission (SEC) a ouvert le 27 août, et pour une durée de 30 jours, une consultation publique sur le secteur du courtage en ligne. Dans la ligne de mire du gendarme boursier, la «gamification» des marchés, phénomène qui a vu les investisseurs particuliers prendre d’assaut la Bourse en répliquant les codes du jeu vidéo et faire grimper artificiellement le cours d’actions comme celle de GameStop.

La SEC se penche en particulier sur les moyens qu’utilisent les plateformes telles que Robinhood pour pousser les traders à multiplier les ordres. A grands renforts de notifications et d’usage d’algorithmes, ces applications mettent en avant les titres les plus populaires et permettent aux néophytes de copier les portefeuilles de traders stars.

Conflits d’intérêts

Dans une vidéo postée le même jour, Gary Gensler, le président de l’institution, estime que certaines de ces techniques marketing pourraient être considérées à l’avenir comme des recommandations à l’achat ou à la vente sur une valeur. Ce qui ferait radicalement changer les apps de trading de catégorie, en les soumettant à un encadrement beaucoup plus strict.

Gary Gensler souligne que les algorithmes utilisés «sont souvent conçus avec une fonction d’optimisation afin d’augmenter les revenus, la collecte de données ou le temps passé par les clients sur la plateforme. Cela peut entraîner des conflits d’intérêts entre la plateforme et les investisseurs.» Plusieurs amendes infligées à Robinhood par les autorités américaines, dont la SEC, ont mis en lumière ces conflits d’intérêts. La plateforme avait ainsi caché à ses clients qu’elle se rémunérait grâce à la pratique du payment for order flow, qui consiste à router leurs ordres vers certains teneurs de marché. Gary Gensler a indiqué lundi à Barron’s que le sujet d’une interdiction du payment for order flow était sur la table. Robinhood a aussi été sanctionné pour avoir induit en erreur certains particuliers – l’un d’eux s’était suicidé en 2020 – et permis à d’autres de traiter sur le marché des options sans pouvoir en assumer les risques. Ce qui n’a pas empêché le néo-courtier de signer cet été une entrée fracassante sur le Nasdaq.

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