
La frontière nord-irlandaise menace à nouveau l’accord post-Brexit

La Commission européenne a publié ce matin un projet de traité sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. L’ébauche de traité reprend des dispositions agréées entre les deux parties en décembre sur plusieurs questions clefs, dont celle de la frontière irlandaise. «Ce texte ne contient aucune surprise pour nos partenaires britanniques» a déclaré Michel Barnier, le négociateur européen, lors de la présentation du projet d’accord qui compte près de 120 pages.
Le traité proposé par Bruxelles contient toutefois plusieurs points qui risquent de susciter l’opposition de Londres. En particulier, l’accord prévoit un rôle important pour la Cour de justice de l’Union européenne (ECJ), pourtant l’une des cibles privilégiée des eurosceptiques britanniques. «L’ECJ doit jouer un rôle dans l’interprétation et la mise en place de l’accord de retrait dès qu’il est fait mention des lois européennes», a insisté Michel Barnier.
En cas d’échec à imaginer des «solutions innovantes» devant permettre d’éviter un retour à une frontière visible entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, le projet européen évoque également une solution de repli qui relève de l’anathème pour les Unionistes nord-irlandais, à savoir le maintien de la région au sein de l’Union douanière, ce qui impliquerait la mise en place d’une frontière interne au Royaume-Uni.
Theresa May doit tenir vendredi un discours sur sa vision des relations commerciales avec l’Union européenne une fois le Brexit effectif. L’équation politique est toujours aussi compliquée pour la Première ministre britannique. Sa majorité gouvernementale tient à un fil, les Unionistes nord-irlandais lui permettant de s’assurer la majorité au Parlement alors qu’une minorité de députés conservateurs pro-européens menace de s’allier avec l’opposition pour forcer le gouvernement à négocier un maintien dans l’Union douanière.
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