
La France veut prendre le leadership de la finance verte

La question du climat sera sous les feux de la rampe en France, les 11 et 12 décembre. La journée de lundi sera marquée par le Climate Finance Day, organisé au ministère de l’Economie autour de la finance verte, et réunira des dirigeants financiers internationaux mais aussi plusieurs grands patrons d’entreprises ainsi que le ministre de l’économie Bruno Le Maire qui devrait annoncer quelques initiatives.
Le lendemain seront réunis, à l’invitation d’Emmanuel Macron, des chefs d’Etat et de gouvernement, et le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrowskis, qui lui aussi pourrait prendre des engagements.
Deux jours durant lesquels les responsables de la place financière de Paris et les pouvoirs publics français mobiliseront la communauté internationale autour de l’urgence climatique et, au passage, tenteront de promouvoir les atouts de la capitale dans la perspective du Brexit et des délocalisations des banques de la City. «En France, nous avons des écoles d’ingénieurs de réputation et nous avons développé la culture de la recherche en finance carbone», a expliqué hier à la presse Gérard Mestrallet en tant que président de Paris Europlace.
«Verdir toute la finance»
Dans l’entourage de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, l’engagement est total : «il n’est plus question à présent de parler de la finance verte comme d’un petit compartiment sympathique, mais de verdir toute la finance». Car l’engagement de réorienter les flux financiers mondiaux vers des investissements compatibles avec un réchauffement maximum de 2°C, pris lors de l’accord de Paris en 2015, restera une promesse vaine si les banques, les assureurs et les gérants d’actifs n’agissent.
L’hypothèse d’une incitation des banques aux prêts verts, par un allègement de la charge en capital par exemple, paraissant très lointaine, la France peut toutefois compter sur sa loi de transition écologique. Son article 173 prévoit que les entreprises cotées soient transparentes sur les risques financiers liés aux effets du changement climatique dans les portefeuilles et les bilans, y compris dans le cadre des stress tests.
Les banques françaises semblent avoir compris l’enjeu. Dans un classement publié hier, l’ONG ShareAction a attribué à BNP Paribas la première place dans la lutte pour le climat parmi 15 banques européennes, suivie de HSBC, Crédit Agricole, Société Générale et ING, les cinq groupes de queue comptant trois banques britanniques.
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