
La France réajuste ses prévisions budgétaires

Le ralentissement de l’économie française réduit les marges de manœuvre du gouvernement en matière budgétaire. Le déficit public est désormais attendu à 2,6% du produit intérieur brut (PIB) cette année, soit 0,3 point de plus que prévu précédemment, a précisé hier le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Il a expliqué que ce résultat incluait, pour 0,1 point, l’impact de la reprise par l’Etat de la dette de SNCF Réseau. Le déficit serait alors stable par rapport à 2017.
S’agissant des perspectives de croissance pour 2018, Bruno Le Maire a relevé que le consensus des économistes la situait à 1,7%, une «hypothèse qui semble raisonnable» mais que le gouvernement, qui tablait sur 2% depuis le printemps dernier, ne retiendra définitivement que si l’Insee confirme, mercredi, le début d’année poussif de l’activité.
L’an prochain, «tout le monde sera mis à contribution pour rétablir les équilibres des finances publiques, les entreprises aussi», a prévenu le ministre. Il a ainsi fait part d’un décalage du 1er janvier au 1er octobre 2019 de l’entrée en vigueur d’un allégement de cotisations patronales, qui devait accompagner la transformation du CICE en baisse de charges pérenne de six points pour les rémunérations jusqu’à 2,5 fois le smic. Il a en outre annoncé une augmentation du taux de versement du cinquième acompte de l’impôt sur les sociétés pour celles qui réalisent plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires.
«Ces taux seront désormais de 95% pour les entreprises de 250 millions à 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, 98% pour les entreprises de 1 milliard à 5 milliards de chiffre d’affaires et 98%, taux inchangé, pour les entreprises de plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires», a détaillé Bruno Le Maire. Ces deux mesures représenteront un gain cumulé supérieur à 3 milliards d’euros en 2019. Assurant qu’il n’y aurait «aucune révision de la TVA», il précisera d’ici à quelques jours une baisse d’un milliard d’euros des aides aux entreprises.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, de son côté, a affirmé que Paris tiendrait ses engagements d’un déficit public inférieur à 3% du PIB, même si le Premier ministre, Edouard Philippe, a anticipé un rebond en 2019 en raison d’une croissance moins forte. «Le déficit sera en dessous de 3% mais supérieur à 2,3%», qui était initialement prévu, a déclaré Gérald Darmanin. Il assurait encore, le 1er août, que le gouvernement ne changeait pas son objectif d’un déficit public à 2,3% l’an prochain.
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