
La France rattrape son retard en matière d’attractivité

Peut encore mieux faire ! L’élève France est en très nette progression mais a encore des marges d’amélioration, selon le «baromètre de l’attractivité de la France» 2017 d’EY. L’an dernier, les projets d’investissements directs étrangers en France ont bondi de 30% à 779, soit le double de la progression européenne (+15%), devant le Royaume-Uni (+7%) et l’Allemagne (+12%), qui conservent néanmoins leur place de numéros 1 et 2, juste devant la France.
«La France s’inscrit dans la dynamique européenne, profitant d’un euro plus faible, d’une moindre croissance des émergents, et de meilleurs indicateurs macroéconomiques, explique Marc Lhermitte, associé EY. La France bénéficie d’un effet rattrapage après quelques années où nous peinions à convaincre les investisseurs de convaincre eux-mêmes leur maison mère d’investir en France.» Cette confiance retrouvée se lit dans le niveau de satisfaction des décideurs, à 73% en 2017, contre 62% en 2014, par exemple.
Quatre handicaps historiques
Aussi, «nous avons la possibilité de combler une partie de notre retard avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, grâce à la poursuite des efforts de compétitivité, tout d’abord, mais aussi en nous appuyant sur la ‘French Tech’, de plus en plus reconnue, l’innovation et la R&D étant désormais considérées comme notre premier atout, et par l’attrait de la France en matière de logistique», poursuit Marc Lhermitte.
En revanche, la France pâtit toujours de quatre handicaps historiques : le poids de la fiscalité, la complexité administrative, la rigidité du droit du travail et le coût du travail. «Celui-ci reste élevé, comme en Allemagne, mais environ 20% au-dessus de la moyenne européenne et 40% au-dessus du niveau britannique, ajoute Marc Lhermitte. Cependant, l’adoption du CICE a permis de limiter un peu notre retard». L’impact de ces barrières se traduit dans l’implantation des centres de décision, où la France n’arrive qu’en cinquième position, comme pour les créations d’emplois.
Toutefois, le Brexit devrait créer des opportunités. «Une entreprise internationale sur sept implantée au Royaume-Uni envisage de transférer tout ou partie de son activité, avec une préférence pour l’Allemagne (76%) et la France (60%), constate Marc Lhermitte. Nous anticipons l’arrivée d’entreprises du secteur bancaire, mais aussi de sociétés technologiques et de groupes industriels. Si le gouvernement engage une baisse de la fiscalité et du coût du travail, ce mouvement devrait s’accélérer.»
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