
La France et l’Allemagne dévoilent côte à côte leurs plans de relance

Un an après l’idée du plan de relance paneuropéen lancée par Emmanuel Macron et Angela Merkel, les ministres des Finances français et allemand, Bruno Le Maire et Olaf Scholz, ont présenté ensemble ce mardi leurs plans nationaux de relance et de résilience (PNRR) qui seront remis d’ici à vendredi à la Commission européenne.
«Il était important pour nous de faire cette présentation ensemble, car l’Allemagne et la France travaillent main dans la main depuis le début de la crise», ont expliqué les deux ministres, en insistant sur les dénominateurs communs qui font fondé cette coopération «décisive», notamment une analyse similaire de la nécessité et de la façon de réagir face à cette crise, notamment en contractant une dette commune pour des questions d’efficacité et de solidarité. «Nous avons tiré des leçons du passé», a affirmé Bruno Le Maire.
«Age adulte»
Ce dernier a notamment insisté sur l’idée de faire en sorte que les économies européennes ressortent de la crise «plus fortes» qu’auparavant, pas seulement au niveau d’avant-crise, «avec de meilleures technologies» - financées au travers de projets communs - pour lutter contre le changement climatique et gagner la course de la compétitivité sur les technologies de pointe (cloud, électronique, télécoms, IA, batteries, etc.) à une échelle européenne : «J’ai une conviction : ce plan de relance marque le passage de l’Union européenne (UE) à l’âge adulte. L’âge adulte, c’est celui de l’indépendance – l’UE doit arrêter de compter sur les autres (…) car ce ne sont pas les Etats-Unis ou la Chine qui apporteront des solutions à nos problèmes - ; c’est aussi l’âge où on sait ce qu’on veut réaliser - une économie durable et respectueuse du climat et de la planète - ; et l’âge où on sait qu’on ne peut pas faire sans la solidarité des autres nations européennes.»
Après avoir présenté brièvement les deux plans et les réformes associées en cours, les deux ministres ont indiqué que l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie devraient présenter ensemble leurs plans nationaux de relance à la Commission européenne mercredi afin que, avec les Etats membres, elle en fasse désormais une réalité concrète pour les citoyens.
Trop de temps perdu
Les Etats membres doivent présenter leurs plans et ratifier la décision relative aux ressources propres dès que possible. «Il est vital pour l’UE de lever des fonds et de commencer à verser les premiers euros du plan de relance européen. Soyons clairs : nous avons été très efficaces l’année dernière dans l’adoption du plan de relance européen et la décision sur l’émission commune de la dette. Depuis, nous avons perdu trop de temps», a regretté Bruno Le Maire, en référence à la forte reprise de la croissance en Chine et aux Etats-Unis.
La Commission devrait analyser les plans nationaux dès que possible afin qu’ils puissent être approuvés par le Conseil en juillet au plus tard, ce qui lui permettrait de distribuer l’argent avant la fin de l'été.
Plus d'articles du même thème
-
Washington applique à ses partenaires commerciaux un calcul simpliste
Les Etats-Unis ont annoncé l’application de droits de douane particulièrement élevés contre la plupart des pays du monde. Présentés comme «réciproques», ces «tariffs» découlent en réalité de l’application d’une formule mathématique basique. -
Les marchés voient rouge après les droits de douane de Donald Trump
Le président américain a annoncé mercredi soir l’application de tarifs commerciaux massifs contre plusieurs pays, dont la Chine et l’Union européenne. Les actions chutent de plus de 3% des deux côtés de l'Atlantique. -
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions