
La fonte des taux remet les actions dans le bon sens

Après plusieurs semaines particulièrement compliquées, les Bourses européennes viennent de boucler leur quatrième séance de hausse d’affilée. Grâce à un rebond de 1,9% ce jeudi, l’Euro Stoxx 50 s’adjuge désormais 3,9% depuis le 27 octobre et commence le mois de novembre du bon pied. Les investisseurs peuvent commencer à croire au traditionnel rallye boursier de fin d’année…
Ce rebond est porté par un retournement non moins marqué des taux longs. Le rendement de l’obligation souveraine américaine à 10 ans a plongé de près de 20 points de base (pb) mercredi. Jeudi, il est même tombé sous 4,7% pour la première fois depuis le 16 octobre. En Europe, le Bund allemand est passé sous 2,7% et il recule désormais de 30 pb en un mois.
La chute du rendement des Treasuries le 1er novembre est la plus marquée «depuis mars», relève Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank. Si le maintien de ses taux par la Fed était attendu, le discours de Jerome Powell a été jugé accommodant. Le président de la banque centrale américaine a eu beau rappeler qu’un nouveau durcissement de la politique monétaire ne pouvait pas être exclu, le ton et les mots employés ont convaincu les investisseurs du contraire. «L’accent a été mis à plusieurs reprises sur le resserrement des conditions financières», note Jim Reid, et Jerome Powell a reconnu que «le risque d’en faire trop par rapport au risque d’en faire trop peu se rapproch[ait] de l'équilibre».
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Des résultats pas si mauvais
La détente est aussi venue de la prédécesseuse de Jerome Powell à la tête de la Fed, Janet Yellen, désormais secrétaire d’Etat au Trésor, qui a dévoilé un programme d’émissions obligataires moins chargé que prévu. La Banque d’Angleterre, qui a maintenu ses taux inchangés jeudi, a également tiré dans le même sens.
Après une baisse de l’Euro Stoxx 50 de plus de 6% en deux mois, les investisseurs ont peut-être aussi revu leur analyse sur les résultats d’entreprises publiés ces derniers mois. Alors que le moindre faux pas avait tendance à être lourdement sanctionné en Bourse, le bilan à un peu plus de mi-parcours de la séquence de publication trimestrielle n’est finalement pas si négatif. Les analystes de HSBC notent bien que, à ce stade, les bénéfices par action ont en moyenne manqué les attentes de 2,5% en Europe, mais ils indiquent également que 59% des publications ont été meilleures qu’anticipé sur cet indicateur, contre 54% au deuxième trimestre et une moyenne historique à 55%.
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