
La Fed entérine l’arrêt de son cycle monétaire

Sans surprise, la Réserve fédérale américaine (Fed) a entériné l’arrêt de son cycle monétaire mercredi. Elle a réaffirmé son engagement à être «patiente», et a maintenu ses taux («Fed funds») dans la fourchette de 2,25% à 2,50% telle qu’adoptée en décembre dernier. Cette décision a été prise à l’unanimité.
La Fed ne table désormais plus que sur une seule hausse de taux d’ici 2021. Elle ne dit plus mot sur la nécessité de resserrer sa politique monétaire pour prévenir une accélération de l’inflation. Alors que, encore en décembre dernier, ses responsables évoquaient en moyenne deux hausses de taux cette année. «Il pourrait s’écouler un certain temps avant que les perspectives en matière d’emploi et d’inflation plaident clairement en faveur d’un changement de politique», a déclaré mercredi son président Jerome Powell, devant la presse.
Autre annonce clé, la banque centrale américaine va ralentir la réduction de son bilan. Elle compte ramener la diminution de ses avoirs en bons du Trésors à 15 milliards de dollars (13 milliards d’euros) à partir de mai, contre 30 milliards mensuels prévus actuellement. La réduction du bilan sera ensuite totalement interrompue à partir de septembre, si la conjoncture le permet. «En maintenant le rythme actuel de réduction de 50 milliards de dollars par mois, l’objectif serait atteint autour de fin 2019», confirme Ostrum AM dans une note.
Jerome Powell a aussi acté le ralentissement économique, lors de la publication des nouvelles prévisions économiques. Il a évoqué la montée des risques, tels que les incertitudes sur le Brexit, les tensions commerciales entre Washington et Pékin. Le délai dans le versement du trop-perçu fiscal et le «shutdown» ont aussi pesé. «Les indicateurs récents suggèrent un ralentissement de la croissance des dépenses de consommation et de l’investissement des entreprises au premier trimestre», constate l’institution. Mais elle note que «l’inflation globale a baissé» à 1,8%, contre 1,9% initialement. La Fed a rabaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis à 2,1%, contre 2,3%.
De quoi rassurer les marchés. «Le fait que la Fed jette l’éponge et renonce à toute hausse de taux en 2019 est particulièrement ‘dovish’ [consensuel]», abonde auprès de Reuters Joe Manimbo, analyste chez Western Union Business Solutions. En clôture à New York mercredi, l’indice Dow Jones a perdu 141,71 points, soit 0,55%. Les valeurs financières, très sensibles à l'évolution des taux d’intérêt, ont pâti des annonces de la Fed : l’indice S&P du secteur a fini en baisse de 2,09% et l’indice KBW des banques a cédé 3%. Goldman Sachs a abandonné 3,38%.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions