
La faible volatilité constitue le principal cygne noir des marchés pour 2018

L’année 2017 s’achève sur des records de faiblesse de la volatilité sur l’ensemble des marchés. Sur le marché actions, la moyenne enregistrée par l’indice VIX cette année a chuté à 11%, soit le plus bas niveau de son histoire. Elle est très largement inférieure à la moyenne de 2016, d’environ 16%. Il faut en outre remonter aux années 2005 et 2006, précédant l’éclatement de la crise financière, pour retrouver des niveaux de volatilité aussi faibles, qui étaient alors de 12,8%. De manière emblématique, le VIX a passé près de 20% de l’année sous les 10%, et plus de la moitié sous les 11%. Ce phénomène n’est pas circonscrit aux marchés américains. La volatilité réalisée et implicite des indices européens ont baissé à des plus bas historiques sur la volatilité réalisée à court terme, et à moins de 5% sur celle à 20 jours.
Cette faible volatilité s’observe sur l’ensemble des actifs et marchés, tant sur la volatilité réalisée que sur la volatilité implicite. L’indice MOVE Merrill Lynch de volatilité du marché obligataire est également tombé cette année à son plus faible niveau historique de 57 en moyenne, soit une baisse d’environ 15 points par rapport à la moyenne enregistrée au cours des deux dernières années. L’indice Deutsche Bank de volatilité sur le marché des changes affiche une tendance certes moins nette puisqu’il est supérieur à ses plus bas enregistrés en 2014, mais est en baisse de 2 points par rapport à ses niveaux de 2015 et 2016 et revenus à ceux de 2006. «La vulnérabilité de l’ensemble des marchés à un choc de grande ampleur est devenue bien plus importante qu’elle ne l’était ces dernières années», s’inquiète SG CIB.
«Ces faibles niveaux de volatilité reflètent avant tout la stabilité de l’environnement économique actuel mesurée par l’écart type de surprise macroéconomique qui s’est même renforcé avec une croissance resynchronisée, une inflation timorée, et des banques centrales toujours accommodantes. La liquidité, mesurée tant par le coût de financement que par le bilan des banques centrales est bien évidemment l’autre explication majeure à l’écrasement de la volatilité», explique Natixis. L’optimisme du consensus sur les perspectives de croissance mondiale est tempéré par l’inquiétude sur le fait que le cycle de normalisation entamé dans la plupart des pays du G7, hors Japon et Suisse, n’entraîne une correction sur l’ensemble des actifs, exacerbée par l’actuelle faiblesse de la volatilité.
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