
La demande d’or a été portée par les ETF en 2016

Le premier semestre s’est révélé particulièrement porteur pour l’or, qui a gagné près de 25% sur la période, passant de 1.061 dollars l’once à 1.320 dollars. Les consommateurs d’or physique n’ont toutefois pas participé à l’envolée des prix, les analystes Thomson Reuters estimant dans leur étude trimestrielle GFMS publiée hier que sur les deux derniers trimestres, la demande physique a chuté de plus de 20% sur un an, l’amenant à un plus bas de 7 ans. Les ETF ont néanmoins en grande partie compensé cette faiblesse du marché physique, enregistrant leur meilleur semestre avec des inventaires en hausse de 568 tonnes.
L’intérêt des investisseurs a ainsi contrebalancé le surplus persistant du marché physique. Si la production minière s’est légèrement réduite de 15 tonnes au premier semestre par rapport à l’année dernière, cette réduction a été largement compensée par un rebond du recyclage, en hausse de 62 tonnes sur la période. L’offre d’or est restée excédentaire mais le surplus a diminué de 36% à 113 tonnes.
Hausse des incertitudes
«La demande des investisseurs occidentaux a été très forte, en particulier sur les ETF pour un deuxième trimestre consécutif, alors qu’ils réévaluent de plus en plus leurs perspectives d’allocation et regardent l’or plus positivement que cela n’a été le cas depuis au moins 2011», observent les analystes de Thomson Reuters.
Les turbulences sur les marchés financiers en février, les inquiétudes sur la solidité de la croissance économique chinoise, la généralisation des taux d’intérêt négatifs et plus récemment le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne et les incertitudes qui en découlent ont soutenu et soutiennent encore les flux vers les ETF.
Les prévisions de prix du GFMS ont donc été revues à la hausse, de 1.184 dollars l’once en avril à 1.279 dollars en moyenne en 2016, «reflétant le changement de sentiment induit par une hausse des incertitudes autour des prévisions économiques et politiques. Celles-ci incluent le Brexit, l’abaissement des anticipations de hausse de taux de la Fed, un secteur bancaire italien en difficultés et l’élection présidentielle américaine.»
Parmi les gagnants du regain d’intérêt pour l’or, la Monnaie britannique a publié hier son rapport annuel, enregistrant l’année passée les meilleurs résultats de son histoire, la demande en lingots ayant notamment progressé de 64% sur un an.
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