La croissance française résiste mais l’inflation inquiète

L’Insee anticipe une accalmie sur le terrain de la hausse des prix mais les dynamiques à l’oeuvre incitent à la prudence.
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Distribution et consommation sont gagnantes supermarché alimentation rayon courses
L'inflation va continuer à peser sur la consommation.  -  Photo Siggy Nowak / Pixabay

L'économie française devrait afficher une croissance modérée au deuxième trimestre, prévoit l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture publiée vendredi.

Dans le détail, le produit intérieur brut (PIB) français est attendu en progression de 0,2% au deuxième trimestre par rapport au précédent, selon l’Insee, qui laisse ainsi sa prévision inchangée tout en s’inquiétant de la persistance de l’inflation.

Celle-ci devrait légèrement refluer à 5,4% en juin, à la faveur des effets de base sur les produits pétroliers, mais la détente pourrait n’être qu’en trompe-l’œil.

De fait, l’inflation a changé de dynamique : après avoir été tirée par l’envolée des prix de l’énergie, elle est désormais sous la pression des prix de l’alimentaire, qui contribuent à 40% de l’inflation totale alors qu’ils ne représentent que 16% du panier de consommation. Or, ces prix ne montrent pas de signes de baisse, malgré la chute des cours mondiaux et la lente décrue du prix «en sortie de ferme». La dynamique des prix alimentaires à la production (en sortie d’usine) ne montre de fait pas de signe de ralentissement. «À l’horizon de la prévision (juin 2023), les prix à la consommation des produits alimentaires conserveraient un rythme de progression soutenu, entre 15 et 16% sur un an», constate l’Insee.

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Transmission

Seconde inconnue, la transmission des pressions inflationnistes au secteur des services. Les prix y ont progressé de 7% entre janvier 2021 et avril 2023, la plus faible hausse des quatre postes de dépenses (avec l’énergie, les biens manufacturés et l’alimentation). L’inflation dans les services est en revanche plus durable, car elle est essentiellement liée à des hausses de salaires, et une diffusion des pressions inflationnistes au secteur compliquerait la lutte contre les hausses de prix. Pour le moment, les enquêtes d’opinion indiquent que les entreprises du secteur ne s’attendent pas à des baisses de prix sous trois mois, à l’inverse des entreprises industrielles, par exemple. L’Insee s’attend à ce que la contribution des services à l’inflation progresse.

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