
La croissance est soutenue par les services

La croissance de l’activité dans le secteur privé a connu une accélération imprévue en avril en France, après avoir marqué le pas en février et mars, le léger ralentissement dans le secteur manufacturier étant contrebalancé par le dynamisme des services au sein d’une zone euro elle-aussi plus dynamique, selon les résultats préliminaires de l’enquête mensuelle d’IHS Markit publiée lundi.
L’indice PMI flash composite, qui combine des éléments des indices des services et du secteur manufacturier, s’est établi à 56,9, soit au-delà de la marque de 56,3 de mars. Il se maintient une nouvelle fois au-dessus du seuil de 50,0 distinguant croissance et contraction de l’activité, qu’il dépasse depuis juillet 2016.
Sa progression est liée à celle de l’indice des services, qui s’est inscrit à 57,4 ce mois-ci, après 56,9 en mars, alors que les économistes s’attendaient à le voir baisser à 56,5.
A l’inverse, l’indice du secteur manufacturier a baissé à 53,4 en avril contre 53,7 en mars, un plus bas de 13 mois et un niveau inférieur aux attentes des économistes. La croissance de l’activité reste alimentée par la hausse des nouvelles commandes, dont le rythme de progression est resté soutenu dans les services mais a ralenti dans le secteur manufacturier.
Cette demande toujours solide a conduit les entreprises à continuer de renforcer leurs effectifs comme elles le font depuis l’automne 2016, avec là encore une accélération dans les services et un ralentissement dans le secteur manufacturier. Globalement, les chefs d’entreprises restent optimistes sur leurs perspectives d’activité, malgré un léger repli par rapport au mois de mars qui traduit selon Chris Williamson, économiste d’IHS Markit, leur sentiment que les grèves, notamment à la SNCF et chez Air France, vont continuer d’affecter les transports dans les prochains mois. «Sans l’impact de ces mouvements sociaux, le rebond aurait été plus marqué», souligne-t-il.
En zone-euro, la croissance du secteur privé est restée robuste en avril bien que se maintenant à son niveau le plus bas depuis 14 mois, selon les résultats provisoires des enquêtes IHS Markit publiés lundi.
L’indice composite PMI de la zone euro, considéré comme un baromètre fiable de la croissance, est resté stable à 55,2 ce mois-ci. Avec la décélération de l’inflation dans la zone euro, revenue à 1,3% en mars, la composante des prix à la production de l’enquête PMI s’est repliée à 53,2 contre 53,5.
Cela a aidé l’indice PMI des services à se redresser à 55 contre 54,9 en mars alors qu’il était prévu en baisse à 54,6. Le sous-indice de l’emploi a atteint 55, au plus haut depuis plus de 10 ans, contre 54,1 en mars.
Dans l’industrie en revanche, l’indice PMI a reculé à un plus bas de 14 mois de 56,0 contre 56,6 en mars, à comparer à un consensus de 56,1. Le sous-indice mesurant la production, qui entre dans le calcul du PMI composite, a reculé à un plus bas de 17 mois de 55,8 contre 55,9.
Les entreprises manufacturières pâtissent de l’appréciation de l’euro, en hausse de plus de 2% cette année. Le sous-indice des nouvelles commandes à l’exportation a décéléré à 53,7, son plus bas niveau en 18 mois, contre 54,8 en mars.
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