
La Cour suprême britannique va fixer le tempo du Brexit

Les onze sages de la Cour suprême britannique rendront dans la matinée un verdict essentiel pour le rythme des négociations afférentes au Brexit. Sollicités en appel par le gouvernement britannique, ils devront dire si celui-ci peut déclencher les négociations sur la sortie de l’Union européenne (UE) sans vote préalable du Parlement. La plupart des observateurs anticipent une confirmation de la décision rendue en novembre 2016 par la Haute Cour de Londres, selon laquelle l’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne requiert l’aval des députés.
Dans ce cas de figure, le gouvernement de Theresa May devrait présenter au Parlement un bref projet de loi permettant d’engager ces discussions censées durer deux ans. Les députés adopteront vraisemblablement ce projet de loi, le Premier ministre ayant promis qu’elle leur soumettrait le résultat final des négociations avec la Commission européenne. Pour les économistes de MUFG, «le marché pourrait saluer par un léger rebond de la livre une décision qui favorise une implication plus importante du Parlement et réduit le risque d’une sortie désordonnée».
Prévu d’ici à fin mars 2017, «le début des négociations pourrait être décalé de 8 voire 12 mois si la Chambre des Lords et la Chambre des Communes ne parviennent pas à s’entendre sur ce projet de loi», relèvent les économistes de Natixis. Ce calendrier pourrait aussi être modifié si les sages décidaient que les gouvernements écossais, gallois et nord-irlandais devaient aussi être consultés. Si l’approbation du Parlement se limite à une simple résolution juridiquement non contraignante, le calendrier initial sera respecté.
Le chemin du Brexit sera d’autant plus ardu que tout accord conclu entre Londres et Bruxelles devra être approuvé par un Parlement européen en pleine recomposition. Alors que les élections européennes sont prévues en mai 2019, l’arrivée du conservateur italien Antonio Tajani à la présidence du Parlement de Strasbourg la semaine dernière a mis fin à l’accord de grande coalition existant entre le parti populaire européen (PPE) et le groupe socialiste. Le cabinet de conseil Polint juge ainsi que «la probabilité d’un désaccord du Parlement européen sur les modalités du Brexit est plus élevée en l’absence d’une grande coalition», car les députés socialistes européens, relégués dans l’opposition, seront plus virulents sur ce dossier.
Plus d'articles du même thème
-
Le flou règne sur les taxes qui seront réellement payées
Les annonces de mercredi soir ne permettent toujours pas d’avoir une vision très claire des tarifs douaniers qui seront réellement appliqués à partir du 9 avril. Les négociations risquent d’être compliquées. -
Mar-a-Lago, l’improbable révolution monétaire de Donald Trump
Suivant la doctrine de son conseiller Stephen Miran, Donald Trump chercherait à nouer un nouvel accord mondial sur les changes, comparable aux accords du Plaza de 1985. Ses objectifs : déprécier le dollar et réduire le déficit commercial américain à long terme, sans pour autant menacer le financement du déficit des Etats-Unis. Cette quadrature du cercle peut expliquer la menace de droits de douane et de retrait du parapluie militaire américain envers les pays jugés non coopératifs, mais nombre d’économistes la jugent très difficile à résoudre. -
Les inquiétudes autour des droits de douane propulsent le cuivre vers des records
Les cours du cuivre ont atteint des records mercredi sur les marchés américains. Ils ont baissé à Londres dans le même temps, accentuant la dislocation du marché au niveau mondial.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions