La Cour des comptes rappelle le gouvernement à son devoir de rigueur

La dégradation des finances publiques ne permet plus à la France de tergiverser dans la réduction des dépenses, souligne la Cour des comptes à l’occasion de la publication de son rapport annuel.
Cour des comptes
La Cour des comptes a publié le 12 mars son rapport annuel  -  © Fotolia

Des finances publiques «parmi les plus dégradées de la zone euro». La Cour des comptes tacle le gouvernement pour sa gestion des finances publiques dans son rapport annuel publié mardi. Un exercice convenu, mais qui prend cette année une résonance particulière alors que le respect de l’objectif de 4,4% de déficit en 2024 et la trajectoire 2027 contraignent Bercy à mettre en œuvre de vraies mesures d’économies.

«Le respect de l’objectif de déficit» public à 4,4% du PIB pour 2024 «n’est pas acquis», a averti Pierre Moscovici, président de l’institution, même avec les récentes coupes de 10 milliards d’euros dans le budget de l’Etat dont le rapport a tenu compte. La situation n’est pas seulement «préoccupante», mais «sérieuse».

Avec une dette publique prévue à 109,7% du PIB en 2024 et 108,1% en 2027, «on est solidement installé sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro», regrette Pierre Moscovici. La Grèce et l’Italie occupent les deux autres places du podium fin 2023, selon Eurostat.

A lire aussi: Le budget 2024 laisse entier le défi du désendettement

20 milliards d'économies en 2025

Le budget 2024 a été bâti «sur une prévision de croissance trop optimiste de 1,4 % que le gouvernement a décidé d’abaisser à 1% en février, ce qui reste élevé au regard des prévisions des organismes nationaux et internationaux», souligne la Cour dans son rapport. Réduction des déficits, de la dette, et préservation de la trajectoire de croissance : «le respect de ce triptyque est d’autant plus nécessaire que les situations des finances publiques des pays de la zone euro, et notamment de la France, ont divergé avec la crise, créant des risques accrus d’instabilité».

Le prochain projet de loi de finances sera le plus difficile à réaliser depuis la crise financière
Pierre Moscovici, président de la Cour de comptes

La trajectoire présentée par le gouvernement dans la loi de programmation des finances publiques (LPFP) pour 2023 à 2027 suppose de réaliser 50 milliards d’euros d’économies sur la période 2025-2027. «Or, ces mesures d’économies ne sont pour l’essentiel pas étayées à ce stade, les effets des réformes des retraites et de l’assurance chômage étant déjà pris en compte», rappellent les sages de la rue Cambon. Pour l’heure, 20 milliards d’euros d'économies ont été annoncés mercredi pour l’ensemble des finances publiques en 2025, sans plus de détails.

«Il y a des efforts considérables à faire», a rappelé Pierre Moscovici. Le prochain projet de loi de finances (PLF) sera «le plus difficile à réaliser depuis la crise financière».

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