
La corrélation entre actions et obligations est au plus haut

En règle générale, la corrélation entre les actions et les obligations, c’est-à-dire leur comportement réciproque, a été négative au cours des 20 dernières années. Une configuration idéale pour les allocataires d’actifs car les obligations leur apportent une protection quand les actions sont à la peine et réduisent la volatilité.
Depuis le début de l’année, cette corrélation s’est néanmoins inversée. Elle est récemment devenue très positive et n’a jamais été aussi élevée depuis 1999. Les deux classes d’actifs offrent donc peu de diversification dans un portefeuille. «Elles se comportent de manière similaire et partagent les mêmes moteurs», souligne Emmanuel Cau, stratégiste actions chez Barclays. Récemment, les marchés actions ont continué de progresser vers de nouveaux sommets tandis que les obligations se sont de nouveau appréciées avec la baisse des taux et des anticipations d’inflation.
Néanmoins, cette corrélation est positive sur une période de court terme (trois mois) mais pas de long terme. A un an, elle reste négative. Or à court terme, les corrélations sont très volatiles et si elles sont régulièrement positives, elles redeviennent rapidement négatives, note Jeroen Blokland, stratégiste chez Robeco.
Surtout, l’impact de cette corrélation positive semble être peu significatif dans les portefeuilles. Le bénéfice de la diversification, qui se traduit dans un portefeuille par une moindre volatilité, continue de jouer dans les portefeuilles multi-actifs. «Le bénéfice d’un portefeuille multi-actif très diversifié, incluant de l’immobilier coté, des matières premières et des obligations d’entreprises et émergentes n’est que marginalement affecté», poursuit Jeroen Blokland. Ensuite, les rendements des actions et des obligations sont en moyenne positifs quand la corrélation redevient positive. «Le rendement d’un portefeuille diversifié dans ces périodes est supérieur à son rendement à long terme», note le stratégiste.
Une question se pose néanmoins dans le contexte actuel de hausse de l’inflation. «Si l’inflation continue de progresser, les investisseurs devront choisir entre les actions et les obligations», affirme le stratégiste de Barclays qui rappelle que les actions permettent de se couvrir contre l’inflation, contrairement aux obligations, car la hausse des prix est positive pour les résultats des entreprises tant que cela provient d’une hausse de la demande. En 2013, lors du taper tantrum, les actions avaient dans un premier temps corrigé, mais s’étaient mieux comportées par la suite par rapport aux obligations.
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