
La City compte défendre chèrement sa position

Une semaine après l’issue du référendum, la place financière londonienne s’est déjà ressaisie. Lors de la conférence annuelle de TheCityUK, John McFarlane, président de Barclays et du lobby de la City, a évoqué hier l’importance de construire un «nouveau modèle international» dans lequel l’Union européenne aura sa place. Mais dans l’intervalle, le président a souligné l’importance d’avoir un «fort leadership politique» susceptible de faire avancer les négociations : «nous n’avons aucune certitude sur ce que nous serons capables de négocier lors de nos discussions avec l’UE» a-t-il reconnu.
TheCityUK a l’intention de soumettre au prochain gouvernement britannique un certain nombre de priorités, dont l’importance de maintenir un accès au marché unique. Les différents intervenants se sont montrés très clairs sur la nécessité d’attendre l’aboutissement des négociations sur la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni avant de prendre toute décision.
«La stratégie n’a pas changé. Il est extrêmement important de ne pas se précipiter pour agir mais au contraire de rassurer les salariés» a souligné Douglas Flint. Le président de HSBC, qui avait annoncé en février qu’un millier d’emplois seraient délocalisés à Paris en cas de Brexit, a mis un bémol à cette éventualité : «si vous considérez certains éléments du marché wholesale qui dépendent des droits de passeport et si vous pensez perdre tous ces droits, alors, dans un scénario extrême, cela pourrait concerner 1.000 emplois. Mais il est impossible de répondre à une question hypothétique parce qu’elle dépend de l’accès au marché unique».
Une hypothèse partagée par Clare Woodman, responsable mondiale des opérations pour les institutionnels chez Morgan Stanley : «ce n’est que lorsque le nouveau modèle de relations entre l’UE et le R-U sera établi que nous pourrons savoir comment redistribuer nos ressources».
John McFarlane a également réagi à l’hypothèse d’un rapatriement en zone euro de la compensation des transactions dans la monnaie unique. «Nous compensons aussi les dollars à Londres et les Etats-Unis ne semblent pas en faire grand cas, a-t-il commenté. En-dehors de la question politique, nous n’en voyons pas l’intérêt économique : ces transactions doivent se faire là où c’est le plus rentable.»
De façon générale, les représentants de la City restent confiants dans la capacité du pays à rebondir : «le Royaume-Uni reste un lieu très recherché pour y faire des affaires. Et cela continuera» a conclu John McFarlane.
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