La Chine plafonne les bonus des traders obligataires

Dans leur volonté de restreindre l’effet de levier, les autorités chinoises ont aussi pris des mesures pour réduire la dette des collectivités locales.
Jade Grandin de l’Eprevier
Hong-Kong quartier financier  Chine
La performance 2021 des obligations corporate non financières notées IG commence sérieusement à s’effriter : la hausse des taux longs aux Etats-Unis a eu pour effet de l’écraser complètement, malgré la résistance sur les «spreads» de crédit. Le secteur automobile reste légèrement positif en relatif et en absolu, tout comme le «retail» et l’industrie en relatif. «Utilities» et télécoms offrent désormais des rendements absolus bien négatifs. Les obligations corporate non financières HY (+2,1% de «total return»), et toujours les obligations financières subordonnées bancaires AT1 (+3%) dominent encore largement le crédit.  -  Photo UE Commission européenne.

Les tensions sur le marché obligataire chinois poussent les autorités à prendre des mesures restrictives. Le régulateur des marchés, la China Securities Regulatory Commission (CSRC), a instauré un plafond à la rémunération annuelle des traders obligataires chez les courtiers et les fonds, a rapporté jeudi dernier le Securities Times, une publication financière de l’organe d’information du Parti communiste chinois.

Cette limite, décrétée le mois dernier, a été fixée à 1 million de yuans (128.000 euros) par an. Les indemnités dépassant ce seuil pourront être versées l’année suivante, mais doivent être réparties sur au moins deux ans, selon des sources anonymes citées par Bloomberg. Les traders ont été notifiés par leurs entreprises.

Attention des autorités

Cette décision doit servir la volonté des autorités de réduire les effets de levier dans le marché obligataire. La banque centrale chinoise a intimé la semaine dernière aux acteurs du marché de contrôler «de manière raisonnable» le levier de leurs échanges obligataires et de respecter des niveaux de liquidité lors de leurs opérations.

Les assureurs sous surveillance

Les autorités se sont par ailleurs attaquées à l’explosion de la dette des collectivités locales. Le régulateur de l’assurance a ainsi interdit vendredi aux filiales de gestion d’actifs des assureurs d’utiliser des dispositifs d’investissement en private equity pour permettre aux gouvernements locaux d’emprunter de l’argent. Les montages visés sont les partenariats public-privé (PPP), censés diriger de l’argent privé vers le financement d’infrastructures sous forme d’actions, mais parfois utilisés par les collectivités locales pour emprunter.

Les collectivités acculées

De tels dispositifs ne doivent pas offrir de rendement fixe aux investisseurs, et ne doivent pas être utilisés comme canaux d’investissement passif afin de contourner la régulation, a insisté la China Insurance Regulatory Commission (CIRC).

Les véhicules de financement des collectivités chinoises vont devoir rembourser 854 milliards de yuans supplémentaires en 2018, selon Bloomberg. La hausse des intérêts, sous la pression de ceux des obligations d’Etat et corporates, augmente le risque de défauts sur ce marché.

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