
La Chine fixe les grandes lignes de son programme à cinq ans

C’est l’événement qui rythme tous les cinq ans la vie politique chinoise. Le 19e congrès du Parti communiste s’ouvre ce mercredi 18 octobre. Avec deux sujets principaux à l’ordre du jour : faire émerger la prochaine génération de leaders, dans un contexte où le président Xi Jinping apparaît tout puissant, et fixer les grandes lignes de la politique économique du pays pour le quinquennat à venir, sans qu’il faille s’attendre à des changements radicaux par rapport aux orientations actuelles.
La question de la stabilité financière, dans un pays où la dette non financière pourrait atteindre 300% du PIB à horizon 2022 selon le FMI, sera regardée de près par les investisseurs internationaux (lire aussi L’Agefi Hebdo du 12 octobre). «La croissance économique n’étant pas encore un sujet d’inquiétude, les autorités devraient à notre avis continuer à se focaliser pendant un moment sur la manière de contenir l’inflation des prix du logement, sur le levier financier et sur les emprunts cachés [shadow borrowing] des administration locales», notent les économistes de SG CIB. Cet été encore, les autorités ont pris des mesures pour restreindre la spéculation immobilière dans plusieurs villes, pour décourager les grandes banques de se financer à court terme avec des certificats de dépôt, et pour limiter les investissements à risque des fonds monétaires.
Le 15 octobre, à Washington, le gouverneur de la Banque de Chine (PBoC), Zhou Xiaochuan, a insisté sur ces réformes financières, tout en se montrant optimiste pour la croissance du pays. «C’est le signal que la PBoC maintiendra son approche neutre et prudente en matière de politique monétaire», estiment les économistes de Nomura, ce qui devrait passer par une stabilité de la liquidité interbancaire.
Autre sujet d’attention, notamment en Europe : la restructuration des entreprises publiques (SOE). Ces groupes forment le pivot de la mainmise étatique sur les secteurs jugés d’importance stratégique pour le pays. Les SOE, qui représentent les deux tiers des flux d’investissement direct de la Chine vers l’Europe, devraient voir leur rôle renforcé à l’issue de ce congrès, selon les analystes de Natixis. «Le modèle économique de la Chine, de plus en plus dirigé par l’Etat, ne peut qu’affecter négativement les relations économiques entre l’Union européenne et la Chine», estiment-ils.
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