
La Chine doit procéder à un assouplissement monétaire a minima

La Chine cherche à défier les lois de la nature. La stabilisation du yuan a permis à la Banque centrale chinoise (PBOC) de baisser le ratio des réserves obligatoires (RRO) de 50 pb, pour le ramener à 17% pour l’ensemble des banques chinoises. «Cette mesure devrait permettre de libérer près de 700 milliards de yuans de liquidités dans le système et ainsi compenser l’impact de la baisse des réserves de change d’environ 100 milliards aux mois de décembre et janvier», estime SG CIB. Durant les tensions sur le marché des changes chinois enregistrées en début d’année, l’autorité avait privilégié jusqu'à présent les injections de liquidités par l’intermédiaire de ses opérations d’open market plutôt que d’avoir recours à une baisse du RRO pour ne pas alimenter les risques de sorties de capitaux et raviver les pressions à la baisse sur le yuan.
Depuis son point bas atteint le 8 janvier, le cours du yuan coté onshore s’est repris de 0,6% et celui coté offshore de 2,2%, avec un spread entre les deux cours qui s’est réduit à un niveau proche de zéro, après avoir dépassé les 2%. «La stabilisation récente du renminbi est due à une amélioration de la communication de la politique des autorités, notamment avec l’entretien du gouverneur de la PBOC Zhou Xiaochuan il y a un mois et l’engagement de ne pas s’engager dans une guerre des changes, mais aussi à un arrêt de la dépréciation de l’euro et du yen», explique ainsi SG CIB. L’indice CFETS de la PBOC mesurant la valeur du renminbi (RMB) contre un panier de devises de référence est resté stable entre 99 et 101, sans que la devise n’ait subi une dépréciation parallèle trop forte face au billet vert.
Si Zhou Xiaochuan a décrit le week-end dernier au sommet du G20 la politique monétaire chinoise comme «prudente avec un biais accommodant», ses marges de manœuvre semblent néanmoins limitées par la règle de l’«impossible trinité» : soit la difficulté d’avoir un contrôle simultanée de sa politique monétaire et de son taux de change dans un univers de libre circulation des capitaux. «Le RMB restera la préoccupation majeure de la PBOC, les raisons de sa stabilisation récente pouvant changer rapidement et à tout moment. Tant que les marchés continueront d’anticiper une dépréciation du RMB à court terme, la PBOC devra être moins accommodante qu’elle ne le souhaiterait malgré une chute attendue de la croissance du PIB chinois de 6,9% en 2015 à 6% cette année», alerte SG CIB.
Plus d'articles du même thème
-
Le Jour de la Libération rebat les cartes
Retrouvez comme chaque semaine le coup d’œil de DeftHedge sur le marché des changes. -
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’âge d’or de l’Amérique se termine maintenant
Fossoyeur du multilatéralisme, le président Trump démantèle de manière systématique les instruments de la puissance américaine, estime la directrice des études économiques du Groupe Crédit Agricole.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions