
La BRI souligne la divergence entre Etats-Unis et pays émergents

C’est un constat de divergence que dresse la Banque des Règlements internationaux (BRI) dans son rapport trimestriel publié le 23 septembre concernant la performance des marchés mondiaux au cours du trimestre écoulé, la fortune des uns, notamment les Etats-Unis, étant source de vives tensions pour d’autres, les pays émergents.
«On pourrait dire qu’en moyenne après avoir connu une année faste, les marchés financiers mondiaux ont continué d’afficher une bonne tenue. Cette moyenne ne veut toutefois pas dire grand-chose – pas plus que la température moyenne d’un individu qui aurait la tête brûlante et les pieds gelés», constate ainsi Claudio Borio, chef du département monétaire et économique de la BRI.
D’un côté les Etats-Unis, où la croissance de l’activité ne cesse d’accélérer depuis le début de l’année, et où l’inflation a eu tendance à converger vers l’objectif sans pour autant constituer une menace pour la stabilité financière du pays, ce qui a permis à la Réserve fédérale de poursuivre son processus très progressif et prévisible de normalisation monétaire. Le dollar, qui s’était finalement redressé en février et dont l’appréciation avait accéléré en avril, a quant à lui poursuivi son mouvement à la hausse. «Que l’on s’en félicite ou non, rien n’est venu ébranler les marchés américains», indique ainsi Claudio Borio.
La BRI souligne aussi que, «fait remarquable, les conditions financières américaines sont restées très souples dans une perspective de long terme ; elles se sont même, en réalité, assouplies davantage». Les primes de terme sont demeurées très réduites, et notamment les primes de risque des obligations d’entreprises ont été inhabituellement basses, bien qu’elles se soient légèrement redressées. Dans le segment high yield (HY), elles ont oscillé autour des niveaux observés juste avant la crise financière.
Dans ce contexte, ce sont les marchés émergents qui ont montré des signes de tensions que la BRI explique par le doublement des prêts en dollars aux résidents non bancaires depuis la crise financière, qui ont atteint environ 3.700 milliards de dollars. «Ce chiffre n’inclut pas les emprunts en dollar à l’aide de swaps cambistes, dont l’ampleur pourrait facilement être du même ordre», ajoute même la BRI. Ce phénomène s’inscrit dans le cadre d’une croissance plus générale du crédit international à destination des entités non bancaires, qui est passé de 33 à 38% du PIB mondial entre début 2015 et début 2018.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions