
La BEI et KfW comptent briser la glace sur le marché obligataire en sterling

A l’exception du Trésor britannique, aucun émetteur n’a vendu d’obligations libellées en sterling pour une taille benchmark depuis mi-novembre. La Banque européenne d’investissement (BEI) et la banque de développement allemande KfW vont tenter ce jeudi de mettre fin à cette anomalie selon les standards historiques.
Les tensions politiques au Royaume-Uni, où l’accord de sortie de l’Union européenne négocié par la Première ministre Theresa May n’a toujours pas été voté, ont gelé le marché primaire obligataire en livres pendant sept semaines. Une disette d’une durée jamais connue en plus de vingt ans, selon Bloomberg. Il faut par ailleurs remonter à mai 2010 pour enregistrer un mois plein sans aucune transaction supérieure à 100 millions de livres, comme on l’a vu en décembre 2018. La dernière émission remonte au 13 novembre, date à laquelle le gestionnaire de villages de vacances Center Parcs UK avait levé 480 millions de livres. Deux jours plus tard, la banque britannique TSB Bank renonçait à son projet d’obligations sécurisées.
La BEI et KfW devraient pouvoir briser la glace. Les deux institutions appartiennent au compartiment des agences supranationales ou parapubliques et affichent la notation maximale AAA. Elles ont choisi toutes deux des maturités courtes, de 3 ans pour la première et 2 ans et 11 mois pour la seconde. La Banque européenne d’investissement, qui s’appuie sur Deutsche Bank, HSBC, RBC et TD Securities, propose des obligations à taux variable. Les indications de prix communiquées mercredi aux investisseurs faisaient état d’une marge de 30 points de base au-dessus du taux de référence en sterling, le Sonia.
KfW a opté de son côté pour une émission à taux fixe avec une marge indicative de 46 points de base au-dessus de l’emprunt d’Etat britannique de référence, d’échéance septembre 2021. Elle a chargé Barclays, BoA Merrill Lynch et Citi de syndiquer cet emprunt. La mise à prix des deux opérations est attendue ce jeudi.
La fenêtre de tir sur le marché obligataire demeure étroite. Prévu le 11 décembre puis reporté in extremis, le vote de la Chambre des communes sur l’accord de Brexit devrait se tenir la semaine du 14 janvier. Les observateurs restent divisés quant aux chances d’un feu vert du Parlement britannique.
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