La BCE reste très prudente face à la faiblesse de la productivité

L’analyse de Christophe Boucher et Benoît Bégoc, ABN Amro Investment Solutions.
Christophe Boucher et Benoît Bégoc, ABN Amro Investment Solutions
BCE ECB Francfort
La BCE à Francfort  -  © ECB/Robert Metsch

Le graphique ci-dessous présente l'évolution des salaires et de la productivité dans la zone euro. En 2023, on observe une croissance relativement soutenue des salaires, tandis que la productivité, elle, a décéléré. Le niveau de la croissance de la productivité contraste avec celui observé aux États-Unis et peut s’expliquer par une digitalisation moins réussie au début des années 2000, une économie reposant davantage sur les PME, une démographie moins favorable, ainsi que par les différentes réglementations de l’UE qui entravent l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises.

Cet écart entre la croissance soutenue des salaires et la faiblesse de la productivité inquiète la BCE puisqu’elle peut alimenter l’inflation.

Pourtant, les données sur les salaires négociés ainsi que les projections établies par le personnel même de la BCE indiquent déjà un net ralentissement de la croissance des salaires pour 2024. Aussi, une grande partie des récentes hausses de salaire semble bien plutôt participer d’un phénomène ponctuel voire de rattrapages. Enfin, les marges des entreprises peuvent s’ajuster pour compenser.

Cet épisode traduit l’état d’esprit de la BCE extrêmement prudent quant au risque d’inflation. La BCE préfère attendre plus de données avant de baisser ses taux même si cela se fait au détriment de l’activité et de l’emploi.

AAA-202403_graf.jpg

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...