
La BCE relève ses prévisions d’inflation

Les hausses de l’inflation qui ont été enregistrées en janvier (1,9%) et février (2%) continuent de refléter l’appréciation des prix de l'énergie, estime Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) qui ne voit toujours pas de signe d’une tendance au redressement de l’inflation sous-jacente (hors prix des dentées alimentaires et de l'énergie).
Lors de la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la réunion du Conseil de politique monétaire, Mario Draghi a donc estimé nécessaire de maintenir sa politique monétaire afin d’assurer le retour à une inflation proche de la cible de la BCE (près mais en dessous de 2%). Mais il s’est toutefois voulu rassurant sur les perspectives économiques, adoptant une tonalité un peu moins accommodante qui s’est traduite par une appréciation de l’euro et une remontée des rendements obligataires qui a bénéficié aux valeurs financières.
Le taux d’inflation a été révisé en hausse par la BCE à 1,7% en 2017 (contre 1,3% prévu en décembre) , avant de rediminuer à 1,6% en 2018 (contre 1,5% prévu en décembre) et de revenir à 1,7% en 2019 (sans changement).
A 13H45 jeudi, la BCE a annoncé avoir maintenu inchangé le niveau de ses taux directeurs et confirmé une baisse du montant mensuel de ses rachats d’actifs de 80 milliards d’euros à 60 milliards dès avril et jusqu'à fin décembre 2017 ou au delà si nécessaire, dans le cadre de son programme dit d’assouplissement quantitatif (QE).
«Le Conseil des gouverneurs continue de prévoir que les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas sur une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs», écrit la BCE dans un communiqué.
Toutefois durant sa conférence de presse, Mario Draghi a déclaré qu’il n’anticipe pas que les taux devront être abaissés. Concernant la disparition de la formule «tous les outils à disposition» du communiqué, le président a précisé qu’il n’y a pas d’urgence à prendre d’autres initiatives en matière de politique monétaire.
Des membres de la banque centrale ont laissé entendre jusqu'à présent qu’il faudrait attendre au moins jusqu’en juin avant que celle-ci commence à débattre d’une éventuelle modification des taux, qui pourrait n’intervenir qu’après les élections législatives allemandes de septembre.
En Allemagne, l’institut d'études économiques Ifo et la fédération bancaire allemande BdB ont appelé ce jeudi la BCE à cesser de stimuler l'économie à coup de mesures monétaires, arguant du fait que l’inflation de la zone euro a atteint 2% en février, c’est à dire son objectif de politique monétaire (tout près mais en dessous de 2%).
Au vu d’une enquête Reuters publiée au début du mois, l’institut d'émission ne devrait pas commencer à évoquer un abandon progressif de sa politique monétaire ultra-accommodante avant la fin de l’année ou le début 2018.
Actuellement le taux de refinancement, principal instrument de la politique monétaire de la BCE, reste à zéro, le taux de la facilité de dépôt à -0,40% et le taux de prêt marginal à 0,25%.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
La Banque d’Australie passe un tour
Malgré une inflation en forte baisse, la banque centrale australienne reste prudente, en raison d’un marché de l’emploi vigoureux et d’une situation internationale incertaine. -
La désinflation se poursuit en zone euro
La diminution de la hausse des prix dans les services et une convergence plus générale entre les pays apparaissent comme un nouvel encouragement en faveur d’une septième baisse des taux de la Banque centrale européenne en avril.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions