La BCE réduit son principal taux directeur à 3%

La Banque centrale européenne a diminué ses taux de 0,25 point de pourcentage. Le taux de rémunération des dépôts recule à 3%.
Agefi-Dow Jones
BCE
La Banque centrale européenne à Francfort  -  UE

La Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa politique de baisse de taux et a décidé jeudi de réduire d’un quart de point de pourcentage (25 points de base) ses trois taux d’intérêt directeurs.

Dans le détail, son principal taux directeur, à savoir le taux de rémunération des dépôts, passe à 3%, contre 3,25% jusqu’ici. Depuis la première baisse décidée en juin, ce taux a désormais diminué de 1 point (ou 100 points de base).

Le taux des opérations principales de refinancement a quant à lui été fixé à 3,15%, contre 3,40% auparavant. Enfin, le taux de la facilité de prêt marginal a été abaissé à 3,40%, contre 3,65%.

La banque centrale a en outre «ouvert plus clairement la porte à de nouvelles baisses», estime Mark Wall, chef économiste Europe de Deutsche Bank. «La BCE continue à décrire les conditions de financement actuelles comme tendues, mais a abandonné la référence à la nécessité de maintenir une politique suffisamment restrictive aussi longtemps que nécessaire», note-t-il.

Ces derniers mois, l’inflation dans la zone euro a pourtant eu tendance à s’accroître légèrement. Au sein de l’union monétaire, la progression des prix à la consommation avait atteint son plus bas depuis avril 2021 en septembre dernier, à 1,7% sur un an. L’inflation a ensuite atteint 2% sur un an en octobre puis 2,3% en novembre, selon les dernières données d’Eurostat. Soit un peu au-dessus de l’objectif de 2% à moyen terme de la BCE.

L’inflation de base, qui exclut les éléments volatils comme l’alimentation, l'énergie, l’alcool et le tabac, est cependant restée stable. Elle était de 2,7% sur un an en novembre, soit le même niveau qu’en octobre et en septembre.

D’après ses nouvelles projections publiées jeudi, la BCE table sur une inflation de base de 2,9% en 2024, 2,3% en 2025 et 1,9% en 2026 et 2027.

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Craintes sur la croissance

En parallèle, les inquiétudes au sujet de la croissance dans la zone euro se sont accentuées. Certes, le PIB de l’union monétaire a progressé de 0,4% d’un trimestre à l’autre au troisième trimestre, après +0,2% au deuxième trimestre et +0,3% au premier trimestre. Mais l’arrivée de Donald Trump au pouvoir pourrait avoir de lourdes conséquences sur les exportations européennes avec l’augmentation potentielle des droits de douane.

La BCE a d’ailleurs revu en baisse ses prévisions de croissance pour l’année en cours et les suivantes. La croissance dans la zone euro devrait s'établir à 0,7% en 2024, 1,1 % en 2025 et 1,4% en 2026, selon la banque centrale, contre des prévisions de 0,8%, 1,3% et 1,5% lors des précédentes projections publiées en septembre. Pour 2027, la première prévision de la BCE s'établit à 1,3% de croissance.

L’industrie européenne souffre par ailleurs de prix de l'énergie bien plus élevés qu’aux Etats-Unis et en Chine. «Le prix du gaz naturel en Europe est cinq fois plus élevé que celui des Etats-Unis et le prix de l'électricité en Europe est trois fois plus élevé qu’en Chine», avait ainsi souligné mardi dernier Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l'énergie (AIE), à l’occasion du colloque de l’Union française de l'électricité (UFE).

Comme un symbole, le constructeur automobile Volkswagen a confirmé en novembre qu’il allait fermer plusieurs usines et réduire ses effectifs en Allemagne.

L’Europe se débat aussi sur le plan politique, entre instabilité gouvernementale en France et chute de la coalition en Allemagne avec de nouvelles élections législatives prévues outre-Rhin en février prochain.

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