La BCE met fin au PEPP et renforce ses achats réguliers d’actifs pour amortir le choc

Valérie Venck
Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors de la conférence du 28 octobre 2021  ECB
Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors de la conférence du 28 octobre 2021  -  Photo Sanziana Perju / ECB

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi qu’elle réduirait le rythme des achats net d’actifs réalisés dans le cadre de son Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) au premier trimestre 2022, avant de mettre fin à ce dispositif, comme prévu, en mars prochain.

Parallèlement, l’institution augmentera le montant de son programme régulier d’achats d’actifs (APP), de 20 milliards à 40 milliards d’euros par mois, au deuxième trimestre afin de limiter l’impact pour les marchés.

Dans un communiqué, la BCE a indiqué qu’elle réduirait ensuite le volume des achats nets de l’APP à 30 milliards d’euros par mois au troisième trimestre avant de revenir à un rythme mensuel de 20 milliards d’euros à compter d’octobre 2022. Les achats se poursuivront alors « aussi longtemps que nécessaire » et prendront fin peu avant la première hausse des taux d’intérêt.

Le PEPP, un dispositif lancé en mars 2020 pour répondre aux répercussions économiques de la crise sanitaire, est doté d’une enveloppe globale de 1.850 milliards d’euros. En réduisant encore le rythme de ses achats au premier trimestre, la BCE n’utilisera probablement pas l’intégralité de ce montant, selon les calculs des économistes.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait préparé les marchés ces derniers mois à l’arrêt du PEPP. Cependant, une situation économique toujours fragile en zone euro et la menace que représentent les variants Delta et Omicron du virus responsable du Covid-19 pour la reprise ont incité la banque centrale à la prudence et l’ont amené à renforcer l’APP.

Parallèlement, la BCE a laissé ses taux d’intérêt inchangés jeudi. Le principal taux de refinancement de la BCE a ainsi été maintenu à 0% et son taux de rémunération des dépôts à -0,5%.

La banque centrale a précisé que les taux resteraient à leurs niveaux actuels ou plus bas jusqu’au retour durable de l’inflation à 2%, confirmant ainsi ses indications prospectives, ou «forward guidance». La BCE a précisé que ce retour durable à une inflation de 2% pourrait impliquer une « période transitoire » de hausse des prix « légèrement supérieure à l’objectif ».

Dernière apparition de Jens Weidmann

Le conseil des gouverneurs de la BCE s’est tenu cette semaine sur fond de divisions, avec la dernière apparition du «faucon» Jens Weidmann, président démissionnaire de la Bundesbank. La banque centrale fait face, en outre, à une conjoncture bien difficile à analyser, entre poussée d’inflation et persistance du Covid. Ses économistes livreront leurs projections révisées de croissance et d’inflation s'étendant pour la première fois jusqu’en 2024, mais que la vague pandémique et l’apparition du variant Omicron risquent fort de rendre caduques à peine publiées.

Christine Lagarde présentera ces prévisions lors d’une conférence de presse qui débutera à 14h30. Les économistes anticipent une importante révision à la hausse de la projection d’inflation pour 2022, actuellement de 1,7%. A titre de comparaison, les prix à la consommation en zone euro ont augmenté de 4,9% sur un an en novembre, soit leur rythme le plus élevé depuis juillet 1991.

La nouvelle estimation des équipes de la BCE pourrait donc largement dépasser l’objectif de 2%, selon eux. Dans le même temps, l’institution devrait communiquer des prévisions inférieures à ce seuil pour les années suivantes, justifiant ainsi le maintien d’une politique accommodante.

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