
La BCE garde le rythme accéléré de ses achats d’actifs

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé jeudi ses taux d’intérêt et le rythme de ses programmes d’achats d’actifs inchangés, comme anticipé par la plupart des économistes.
Dans un communiqué, la BCE a indiqué qu’elle laissait son principal taux de refinancement à 0% et son taux de rémunération des dépôts à -0,5%. La banque centrale a également confirmé ses indications prospectives («forward guidance») sur les taux, indiquant qu’ils resteraient à leurs niveaux actuels ou plus bas jusqu’au retour de l’inflation à un niveau « proche de mais inférieur à 2% ».
L’enveloppe du Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP), lancé en mars 2020 pour protéger la zone euro contre les répercussions économiques de la crise sanitaire, a été maintenue à 1.850 milliards d’euros et se poursuivra au moins jusqu’en mars 2022, comme indiqué précédemment.
Afin d'éviter un resserrement des conditions de financement en zone euro, la BCE a cependant indiqué qu’elle comptait poursuivre ses achats d’actifs «à un rythme nettement plus élevé au cours du trimestre à venir que pendant les premiers mois de l’année». L’institution avait décidé en mars d’augmenter le rythme des achats d’actifs effectués dans le cadre du PEPP pour répondre à la hausse des rendements obligataires sur les marchés.
Par ailleurs, le programme d’assouplissement quantitatif (QE) de la BCE se poursuivra au rythme de 20 milliards d’euros par mois aussi longtemps que nécessaire pour renforcer l’effet accommodant de la politique de taux et prendra fin peu avant le premier relèvement des taux d’intérêt, a indiqué la BCE.
L’institution a répété qu’elle comptait réinvestir la totalité du produit des obligations arrivant à échéance, acquises dans le cadre du QE, pendant une période prolongée après sa première hausse des taux d’intérêt.
Le rythme du PEPP pourrait être revu à la baisse à l’automne
Le rythme des achats du PEPP suscite de nombreuses interrogations parmi les économistes et investisseurs dans un contexte de reprise économique et d’accélération de l’inflation en zone euro. En effet, l’accélération mise en oeuvre depuis mars ne s’est pas accompagnée d’une augmentation de l’enveloppe totale du PEPP, amenant les investisseurs à s’interroger sur une diminution des achats d’actifs à l’automne pour tenir jusqu’en mars 2022.
Nouvelles prévisions de croissance
Par conséquent, les propos à ce sujet de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, seront suivis de près lors de la conférence de presse qui débutera à 14h30. La responsable pourrait également être interrogée sur les progrès de l’examen stratégique mené par la BCE, qui pourrait conduire à de nouveaux affrontements entre «colombes» et «faucons» au sein du conseil des gouverneurs. Les conclusions de cette évaluation sont attendues à l’automne.
Christine Lagarde dévoilera par ailleurs les nouvelles projections de croissance et d’inflation des équipes de la BCE, qui pourraient être revues à la hausse, notamment concernant l’année en cours. En mars, la BCE anticipait une croissance de 4% et une inflation de 1,5% en zone euro en 2021. Depuis, l’avancée des campagnes de vaccination contre le Covid-19 a permis une amélioration de la situation sanitaire et donc des perspectives économiques dans de nombreux pays de la zone euro. Pour 2022, la BCE prévoyait en mars une croissance de 4,1% et une inflation de 1,2%.
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