
La BCE garde le cap malgré la montée des risques

La Banque centrale européenne (BCE) a confirmé jeudi ses orientations de politique monétaire et son intention de mettre fin à son programme d’achats d’actifs en décembre, en dépit de la récente montée des risques.
L'économie de la zone euro connaît une perte de dynamisme et «non un retournement», a déclaré le président de la BCE, Mario Draghi, au cours de la conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la banque centrale. Et même si les rachats d’actifs cessent, la politique monétaire restera accommodante, a-t-il ajouté.
La BCE prévoit de maintenir ses taux d’intérêt directeurs à leurs niveaux actuels «au moins jusqu'à l'été 2019». Jeudi, l’institution a laissé son principal taux de refinancement à 0% et son taux de rémunération des dépôts à -0,40%, soit le niveau auquel ils se trouvent depuis mars 2016.
Les marchés financiers s’inquiètent pour la croissance mondiale dans un contexte de montée des tensions commerciales et géopolitiques. Tout en reconnaissant que les risques internationaux restaient importants, en raison notamment des incertitudes portant sur le protectionnisme, les marchés émergents et la volatilité des marchés financiers, Mario Draghi a souligné que «les risques pour les perspectives de croissance de la zone euro [étaient] globalement équilibrés.»
Evoquant la politique monétaire, Mario Draghi a déclaré que le conseil des gouverneurs de la banque centrale n’avait pas discuté d’une prolongation du programme d’assouplissement quantitatif (QE). «Nous n’avons pas discuté de ce que nous allons faire par la suite», a indiqué le responsable. La BCE rachète actuellement des actifs au rythme de 15 milliards d’euros par mois. Ce programme cessera à la fin de l’année «si les données lui parvenant confirment ses perspectives d’inflation à moyen terme», a confirmé la BCE jeudi.
Interrogé sur la situation de l’Italie, dont la Commission européenne a rejeté le projet de budget pour 2019, Mario Draghi a affirmé que les gouverneurs de la BCE n’avaient pas «beaucoup discuté» de ce sujet. Il s’est dit confiant dans la conclusion d’un accord entre l’Italie et Bruxelles et souligné que la situation de l’Italie avait eu peu de répercussions sur les autres membres de la zone euro.
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