
La BCE confirme la fin de ses rachats nets de titres

Si la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu comme attendu ses taux directeurs inchangés aujourd’hui à l’issue de la réunion du son Conseil des gouverneurs, elle a surtout confirmé l’arrêt dès la fin de cette année de ses achats nets d’obligations (d’Etat, corporate, covered bonds, et ABS). Cette décision était attendue mais elle marque un tournant dans la politique monétaire de l’autorité de la zone euro. Elle ouvre ainsi l’ère de la normalisation, avec une première hausse du taux de dépôts attendue au cours du deuxième semestre 2019, même si les marchés semblent en douter de plus en plus depuis plusieurs semaines, du fait des inquiétudes croissantes quant au ralentissement de l’activité en zone euro et dans le monde, et des effets négatifs de la chute des prix du pétrole sur les perspectives d’inflation.
La BCE pourrait réviser à la baisse ses projections de croissance pour les deux prochaines années qui étaient de 1,8% et 1,7% en septembre, et d’inflation, de 1,7% et 1,7% en septembre. Avant la réunion, le marché n’anticipait plus que 6 pb de hausse de taux de la BCE en 2019, alors qu’il tablait avec une quasi-certitude fin octobre sur un premier relèvement de 15 pb après l’été prochain. Les points morts d’inflation à 10 ans ont décroché de 25 à 30 pb depuis octobre dans tous les pays de la zone euro, pour tomber à leur plus bas depuis fin 2017.
Lors de la conférence de presse qui se tient en début d’après-midi, le président de BCE, Mario Draghi, est aussi attendu sur les modalités de réinvestissements de titres arrivant à maturité au sein du bilan de la banque centrale, qui se monte à 2.600 milliards d’euros et pèse environ 40% du PIB de la zone euro, avec notamment un léger ajustement attendu des clés de répartition par pays. Les investisseurs attendent également des précisions concernant l’éventuel lancement d’un nouveau programme TLTRO (opérations de refinancement à long terme), avec l’arrivée à échéance des précédents à partir de juin 2019, afin de pallier les insuffisances de financement que rencontrent certaines banques sur les seules opérations d’open market de la BCE.
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