
La BCE agira si un risque de fragmentation menace la transmission monétaire

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a affirmé lundi que la BCE «agirait si les risques de fragmentation devaient menacer la transmission de la politique monétaire dans la zone euro».
Lors de son audition trimestrielle devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, la banquière centrale a par ailleurs mis en garde contre une détérioration de la conjoncture économique dans l’union monétaire et répété que de nouvelles hausses des taux d’intérêt seraient nécessaires dans les mois qui viennent pour lutter contre une inflation toujours «beaucoup trop élevée».
Au lendemain de la victoire de l’extrême droite aux élections législatives italiennes, qui a provoqué de fortes tensions sur les marchés de taux en Europe, Christine Lagarde a rappelé que la BCE faisait preuve de flexibilité en matière de réinvestissement du produit des obligations arrivant à maturité et acquises dans le cadre du Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) et avait annoncé un nouvel outil de politique monétaire, l’instrument de protection de la transmission (IPT), «pour contrer les dynamiques de marché injustifiées et désordonnées».
La guerre en Ukraine jette une ombre sur l’Europe
Soulignant que «l’agression injustifiée de la Russie contre l’Ukraine continu[ait] de jeter une ombre sur l’Europe», la responsable a estimé que les perspectives économiques de la zone euro s’assombrissaient.
«L’inflation reste beaucoup trop élevée et devrait rester supérieure à notre objectif [de 2%] pendant une période prolongée», a déclaré Christine Lagarde, en anticipant également un ralentissement «substantiel» de l’activité économique au cours des prochains trimestres.
Le ralentissement attendu s’explique par quatre facteurs, selon la responsable : une inflation élevée qui pèse sur les dépenses et la production et est renforcée par les difficultés d’approvisionnement en énergie, une perte de vitesse de la demande de services, un affaiblissement de la demande mondiale dans un contexte de resserrement de la politique monétaire et de dégradation des termes de l'échange, ainsi qu’une incertitude élevée qui affecte la confiance des ménages et des entreprises.
Dans ce contexte, Christine Lagarde a précisé qu’un soutien budgétaire «ciblé, adapté et temporaire» pour protéger les ménages des effets de l’inflation était à la fois «utile et nécessaire» pour limiter le risque d’accélération des tensions sur les prix et pour faciliter la tâche de la politique monétaire.
«La meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter à l'économie de la zone euro est d’assurer la stabilité des prix à moyen terme», a également indiqué la présidente de la BCE, justifiant ainsi la nécessité de nouvelles hausses des taux dans les prochains mois.
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