
La Banque du Canada augmente son taux directeur de 100 points de base
La Banque du Canada a relevé mercredi son taux directeur de 100 points de base, un geste massif et rarissime pour une banque centrale d'économie développée. Il s’agit de la plus forte augmentation des taux au Canada depuis août 1998, justifiée par une inflation «plus élevée et plus persistante» que prévu et par un risque accru d’ancrage des anticipations de hausse des prix.
Dans son communiqué de politique monétaire, la banque centrale, qui a décidé de porter son taux directeur de 1,5% à 2,5% alors que le consensus tablait sur une augmentation de «seulement» 75 points de base, estime que son resserrement monétaire doit s’accélérer après la hausse de 50 points de base survenue le mois dernier.
«La demande excédentaire a continué d’augmenter au Canada. Les marchés du travail sont tendus : le taux de chômage n’a jamais été aussi bas, les pénuries de main-d’œuvre sont généralisées et les pressions sur les salaires s’intensifient», écrit la Banque du Canada.
«La demande étant forte, les entreprises répercutent sur les consommateurs les coûts plus élevés des intrants et de la main-d’œuvre en montant les prix», poursuit la banque.
La Fed pourrait suivre
La Banque du Canada dit par ailleurs prévoir désormais une inflation autour de 8% au cours des prochains mois.
En réaction à cette décision, les marchés de swaps ont revu à la hausse leurs anticipations pour la prochaine progression du taux Fed Funds, qui sera annoncée le 27 juillet. Ils attendent désormais plutôt une revalorisation de 100 points de base contre 75 pb la veille. Au global, les marchés prévoient une augmentation de 154 points de base d’ici septembre contre 130 pb précédemment.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Les craintes d’inflation s’emballent aux Etats-Unis
La perspective d’une vague de tarifs douaniers à compter du 2 avril inquiète les entreprises et les ménages américains qui anticipent une nouvelle hausse de l’inflation. Les prévisions à court terme des marchés atteignent un plus haut de deux ans. Tout dépendra de l’impact du ralentissement.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions