La banque de Suède frappe fort, les marchés de taux corrigent

La Riksbank a surpris en relevant ses taux directeurs de 100 points de base. Les taux des emprunts d’Etat européens ont immédiatement bondi.
Xavier Diaz
traders Deutsche Bank
Les marchés actions ont également été chahutés revenant à leur niveau de mi-juillet.  -  Crédit DB.

En prenant les devants, la banque centrale suédoise, la Riksbank, a provoqué mardi un nouveau choc sur les marchés de taux et d’actions. Cette correction a porté les rendements des emprunts d’Etat à des points hauts inédits depuis 2011 aux Etats-Unis et 2013 en Europe.

Première banque centrale d’une longue série à se réunir cette semaine, la Riksbank a non seulement relevé comme prévu son taux directeur mais elle a surpris les opérateurs par une hausse massive de 100 points de base (pb), à 1,75%. Le marché s’attendait à ce que la Banque de Suède rejoigne le club des banques ayant relevé leurs taux de 75 pb mais l’institution monétaire a préféré, face à une inflation qui ne cesse de surprendre à la hausse, accélérer le rythme de son resserrement monétaire. D’autant que la Réserve fédérale américaine (Fed), dont la politique monétaire entraîne l’ensemble des banques centrales dans son sillage, se réunit ce mercredi. La banque centrale suédoise a relevé ses prévisions d’inflation pour l’année en cours et la suivante, anticipant en moyenne une hausse de 8,6% des prix à la consommation en 2022 et de 8,5% en 2023. Elle prévoyait en juin une inflation de 7,6% cette année et de 7,1% en 2023. L’inflation en Suède a atteint 9% sur un an en août, son plus haut niveau depuis 1991.

La Riksbank ne compte pas en rester là et a déjà annoncé une poursuite du resserrement monétaire afin de ramener l’inflation à la cible de 2%. Les autres banques centrales pourraient suivre le mouvement. Cette mise au point a provoqué un ajustement à la hausse des anticipations de taux terminal pour l’ensemble des grandes banques centrales et donc des courbes de taux. La partie longue a été la plus affectée, les opérateurs ajustant leurs prévisions de taux à ces nouvelles anticipations, l’écart entre le taux 10 ans et le taux terminal ne pouvant être trop éloigné.

Nouveaux sommets

En Europe, les rendements des emprunts d’Etat ont bondi de plus de 15 pb en séance. Celui du Bund à 10 ans s’est écarté au final de 12 pb, à 1,92% (1,95% au plus haut dans la journée), un niveau pas vu depuis septembre 2013 (pic de 2,05% à l’époque). Le taux OAT 10 ans a également grimpé de 12 pb, à 2,47% (2,51% au plus haut en séance), tandis que le rendement à 10 ans italien a avancé de 10 pb, à 4,10%.

Les parties intermédiaires et longues des courbes (5 ans à 30 ans) ont été les plus affectées. Les emprunts d’Etat britanniques ont subi un choc encore plus violent avec un écartement de 17 pb, à 3,33% pour le rendement à 10 ans, alors que la Banque d’Angleterre se réunit jeudi et que le nouveau ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, présentera vendredi son projet de budget pour faire face à la crise énergétique. Ce rendez-vous est considéré par les investisseurs comme un véritable test de l’appétit du marché pour la dette britannique.

Outre-Atlantique, le rendement de l’emprunt d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,50% pour la première fois depuis avril 2011, à 3,60% au plus haut, avant de revenir à 3,54% (+5 pb).

Les marchés actions ont également été chahutés revenant à leur niveau de mi-juillet. En Europe, l’indice Euro Stoxx 50 a cédé 0,9%. L’indice CAC 40 a abandonné 1,35% et le Dax 1%. A Wall Street, l’indice S&P 500 a reculé de 1,5% et le Nasdaq de 1,3%, en attendant la Fed.

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