La Banque d’Angleterre réduit son taux à 4,5%

La banque centrale a baissé ses taux pour la troisième fois depuis août malgré une inflation persistante dans un contexte de dégradation des perspectives économiques au Royaume-Uni.
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La Banque d'Angleterre  -  © BoE

La Banque d’Angleterre (BoE) a abaissé ses taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage jeudi, estimant que la forte révision à la hausse de ses prévisions d’inflation pour cette année sera temporaire, tandis que deux responsables ont appelé à une baisse plus importante des taux dans un contexte de croissance plus faible.

La baisse à 4,5% est conforme aux attentes des économistes selon un sondage Reuters, mais les deux votes dissidents de Catherine Mann et Swati Dhingra, membres externes, en faveur d’une baisse plus importante du taux à 4,25% ne l'étaient pas.

Jusqu'à présent, Catherine Mann s'était généralement opposée aux baisses de taux, bien qu’elle ait précédemment déclaré qu’un passage à un assouplissement plus actif de la politique monétaire serait nécessaire à un moment ou à un autre.

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a déclaré que la BoE «suivrait de très près l'économie britannique et les développements mondiaux et adopterait une approche graduelle et prudente pour réduire davantage les taux» - un changement de langage par rapport au mois de décembre où il n’avait parlé que d’une approche «graduelle».

Economie au ralenti

Touchée par les inquiétudes suscitées par les augmentations d’impôts pour les employeurs décidées par la ministre des finances Rachel Reeves, par le risque d’une guerre commerciale mondiale menée par le président américain Donald Trump et par la hausse des coûts, l'économie britannique a à peine progressé depuis le milieu de l’année 2024. La BoE a prévenu qu’elle s'était probablement contractée de 0,1% au quatrième trimestre.

La baisse de taux de jeudi n’est que la troisième depuis que la banque centrale a commencé à réduire les coûts d’emprunt en août et laisse les taux britanniques parmi les plus élevés des économies avancées et juste au-dessus de la fourchette de 4,25-4,5% de la Réserve fédérale américaine.

Le mois dernier, les économistes interrogés par Reuters avaient prévu que la BoE procéderait à quatre baisses de taux d’un quart de point cette année, ramenant son principal taux d’intérêt à 3,75%, alors que plus récemment, les marchés considéraient qu’une réduction juqu'à 4% était plus probable.

Les minutes de la décision de février montre que certains décideurs politiques souhaitent une approche «prudente» des futures baisses de taux en raison de la faiblesse de la productivité qui pourrait faire augmenter l’inflation, tandis que d’autres considérent que le risque d’une inflation persistante supérieure à l’objectif est moindre, mais ont déclaré que la BoE devait encore faire preuve de «prudence».

A lire aussi: La situation budgétaire britannique s’est encore aggravée en décembre

Inflation élevée

L’inflation, déjà supérieure à l’objectif de 2,5%, devrait culminer à environ 3,7% au troisième trimestre de cette année, en raison de la hausse des prix de l'énergie et des augmentations attendues des factures d’eau réglementées et des tarifs des bus, contre un pic de 2,8% prévu précédemment.

La Banque d’Angleterre ne s’attend pas à ce que l’inflation revienne à son objectif de 2% avant le dernier trimestre de 2027, soit six mois plus tard que ce qu’elle prévoyait auparavant.

La banque centrale a également réduit de moitié ses prévisions de croissance pour cette année, à 0,75%, en raison de la faiblesse du climat des affaires et de la consommation et d’une croissance plus lente de la productivité, mais les prévisions de croissance annuelle pour 2026 et 2027 ont été légèrement revues à la hausse, à 1,5% au lieu de 1,25%.

(Avec Reuters)

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