
La Banque d’Angleterre maintient son taux à 5,25%

La Banque d’Angleterre (BoE) a laissé son taux directeur inchangé jeudi, pour la première fois depuis novembre 2021, prenant ainsi acte du ralentissement de l’inflation au Royaume-Uni ces derniers mois. La BoE a maintenu son taux directeur à 5,25%, son plus haut niveau depuis février 2008. Entre décembre 2021 et août 2023, la Banque d’Angleterre a relevé ses taux à l’issue de chacune de ses réunions. La décision de jeudi a été adoptée à une très courte majorité, puisque quatre des neuf membres du comité de politique monétaire de la BoE auraient préféré une hausse de 25 points de base des taux d’intérêt.
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100 milliards de livres
Signe que le resserrement monétaire n’est toutefois pas terminé, la réduction du bilan de la BoE se poursuit. La banque centrale compte réduire son portefeuille d’obligations de 100 milliards de livres sterling (115,3 milliards d’euros) au cours des douze prochains mois, à comparer à des cessions de 80 milliards de livres lors de l’année écoulée.
La BoE n’a par ailleurs pas écarté la possibilité d’une nouvelle hausse des taux dans les mois qui viennent.
«L’inflation a beaucoup ralenti ces derniers mois et nous pensons qu’elle continuera à le faire», a déclaré le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey. «Mais il n’y a aucune place pour la complaisance. Nous devons nous assurer que l’inflation revienne à la normale», a-t-il ajouté alors que l’inflation au Royaume-Uni reste nettement supérieure à l’objectif de 2% de la banque centrale.
Les prix à la consommation au Royaume-Uni ont augmenté en août de 6,7% sur un an, après avoir crû de 6,8% en juillet, 7,9% en juin et 8,7% en mai. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’alimentation, de l'énergie, de l’alcool et du tabac, a ralenti à 6,2% en août, après avoir atteint 6,9% en juillet.
«L’inflation devrait encore diminuer sensiblement à court terme», reflétant notamment le reflux des prix de l'énergie sur une base annuelle, malgré la hausse récente des cours du pétrole, a indiqué la BoE jeudi.
«Le comité de politique monétaire continuera de suivre de près les signes de tensions inflationnistes persistantes et de résistance de l'économie dans son ensemble, y compris les tensions sur le marché du travail et l'évolution de la croissance des salaires et de l’inflation des prix des services», a ajouté l’institution.
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