
La Banque d’Angleterre laisse les marchés nager en pleine incertitude

Les marchés guetteront tout signe du maintien de la volonté de la BoE d’augmenter son taux directeur une nouvelle fois d’ici à la fin de l’année à la réunion de son comité de politique monétaire (MPC) qui se tient jeudi. Après sa volte-face opérée en mars, le suspense sera presque nul jeudi, avec un statu quo acquis pour l’ensemble des investisseurs, malgré la dissidence de deux membres, Michael Saunders et Ian McCafferty, qui devraient, eux, opter pour un resserrement, comme lors de la réunion du MPC le mois dernier. Si les marchés tablent toujours sur une hausse des taux de la BoE à sa réunion du 2 août prochain, ils ont cependant sensiblement réajusté à la baisse, de 20 points depuis fin mai, la probabilité accordée à un tel scénario, revenue à un niveau de 51%.
Ce rééquilibrage des prévisions montre le degré d’incertitude qui prévaut quant aux perspectives de politique monétaire au Royaume-Uni, alors que la Fed et la BCE ont, quant à elles, cherché à donner la vision la plus claire possible, la semaine dernière, sur leurs trajectoires monétaires respectives. «Après la présentation très troublante des perspectives économiques du MPC de la BoE dans son rapport sur l’inflation de mai, le marché se montre très incertain sur le moment de sa prochaine hausse de taux», explique SG CIB. Si la BoE a expliqué le ralentissement de la croissance du PIB britannique à 0,1% au premier trimestre par les effets climatiques temporaires du début de l’année, l’institut national de statistiques a, lui, estimé qu’ils étaient très faibles et que les forces à l’œuvre étaient davantage de nature structurelle.
«Si l’on ajoute le fait que les chiffres de croissance du deuxième trimestre ne seront pas publiés avant le prochain rapport d’inflation du 2 août, il y a de quoi douter du scénario de hausse de taux en août», ajoute SG CIB. Contrairement à la zone euro et aux Etats-Unis, où l’effet pétrole a dopé l’inflation, celle-ci est restée stable au Royaume-Uni, à 2,4%, et l’indice sous-jacent à 2,1%. Ces niveaux, bien en deçà des pics atteints fin 2017, suggèrent que «l’inflation domestique reste faible, l’effet de la chute de la livre en 2016 sur l’inflation continuant de baisser», précise HSBC. En outre, malgré un taux de chômage à 4,2%, le rythme annuel d’augmentation des salaires a ralenti à 2,2% en avril, après avoir atteint 3,4% en octobre dernier, ce qui n’incite donc pas la BoE à précipiter son resserrement.
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