
La baisse du pétrole se poursuivra malgré l’Opep

L’or noir a effacé une partie de ses pertes les deux derniers jours, le baril de pétrole américain WTI repassant au-dessus des 80 dollars mercredi, après avoir atteint son point le plus bas depuis début 2022, à 76,7 dollars. La situation est identique pour le Brent, qui remontait hier à 89 dollars, partant d’un plus bas de 84,1 dollars atteint en début de semaine. Les discussions préparatoires à une décision de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), qui aura lieu la semaine prochaine, ont en effet évoqué une restriction de la production.
Or, la situation sur l’offre reste tendue : les marchés des contrats à terme pour l’ensemble des produits pétroliers restent ainsi en situation de déport, ce qui signale que la demande reste excédentaire. Une baisse plus importante que prévu des inventaires de pétrole aux Etats-Unis (tombés hier à 853 millions de barils contre 858 il y a une semaine), ainsi qu’un restockage plus agressif en Asie, est venu renforcer la perception que le marché était sous-approvisionné. Si les marchés réagissaient à l’annonce de l’Opep, c’est l’ampleur d’une baisse de la production qui déterminera l’évolution des prix. UBS estime ainsi que les pays membres devront diminuer d’un million de barils/jour leur production pour stopper la chute des prix, un objectif d’autant plus difficile à atteindre que les quotas de production sont aujourd’hui rarement atteints.
Espoir
Car l’or noir reste dépendant de la bonne santé de l’économie mondiale : qu’il s’agisse de l’Europe, des Etats-Unis ou de la Chine, les perspectives s’assombrissent, ce qui complique la tâche des producteurs. « Une réduction de la production de l’Opep+ viserait à briser la dynamique négative des prix causée par les inquiétudes liées à la croissance malgré un marché pétrolier sous-approvisionné, mais une réduction trop importante pourrait effrayer les marchés, indiquant que la demande de pétrole ralentit plus rapidement » que prévu, résume Giovanni Staunovo, stratégiste chez UBS. Dans un tel contexte, l’intervention de la Banque d’Angleterre (BoE) sur les marchés britanniques a soutenu les cours. « L’intervention de la BoE a redonné l’espoir aux marchés que d’autres banques centrales pourraient à leur tour soutenir leurs économies, et donc la croissance », résume Giovanni Staunovo. La baisse concomitante du dollar a aussi contribué à soutenir les prix du pétrole. L’euphorie risque d’être de courte durée.
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