
«Il ne faut pas avoir peur d’investir en Bourse lorsque le marché est au plus haut»

Depuis qu’il a battu son plus haut historique à la mi-décembre 2023 (pic qui datait de la fin 2021), le S&P 500, l’indice de la Bourse américaine, vole de record en record. De nombreux investisseurs qui avaient transféré une partie de leurs actifs vers des liquidités en 2023, attirés par les taux élevés proposés, redoutent d’accroître leur exposition aux actions au moment où la Bourse est à un sommet.
Notre analyse des rendements boursiers depuis 1926 montre, au contraire, qu’il ne faut pas reculer face à la crainte d’une chute. En réalité, le marché évolue à ses plus hauts historiques plus souvent qu’on ne le pense. Sur les 1.176 mois écoulés depuis janvier 1926, la Bourse a atteint un pic dans 354 d’entre eux, soit 30% du temps.
En moyenne, les rendements sur 12 mois après l’atteinte d’un sommet historique ont été meilleurs qu'à d’autres moments : 10,3% par rapport à l’inflation, contre 8,6% lorsque le marché n’a pas atteint son plus haut niveau. Les rendements sur un horizon de deux ou trois ans ont également été légèrement meilleurs en moyenne.
7,1% par an
100 dollars investis sur le marché boursier américain en janvier 1926 vaudraient 85.008 dollars à la fin de 2023 en termes corrigés de l’inflation, soit une croissance de 7,1% par an. En revanche, une stratégie consistant à sortir du marché et à investir dans des liquidités pendant le mois suivant chaque fois que le marché atteint un sommet historique (et à y revenir chaque fois qu’il n’en atteint pas un) offrait un rendement de seulement 4,7% en termes corrigés de l’inflation.
Cette analyse couvre un horizon temporel de près de 100 ans, plus long que ce que prévoient la plupart des gens. Toutefois, même sur des horizons plus courts, les investisseurs auraient raté une grande partie de leur patrimoine potentiel s’ils avaient pris peur lorsque le marché était au plus haut.
Les arbitrages détruisent de la richesse

S’il est normal de se sentir nerveux à l’idée d’investir lorsque le marché boursier atteint un niveau record, l’histoire montre donc que céder à ce sentiment aurait été très préjudiciable. Il existe de multiples raisons de ne pas aimer les actions, mais le fait que le marché ait atteint un niveau record ne devrait pas être l’une d’entre elles.
Plus d'articles du même thème
-
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat. -
Les gestions ont amorcé leur désengagement des actions
Pour la première fois depuis septembre 2024, les actions pèsent moins de la moitié des portefeuilles du Panel Allocation. Les gérants se rapatrient sur le cash et les actifs alternatifs. -
Les obligations d’entreprises n’intègrent pas le risque de récession
La probabilité de récession a nettement progressé depuis l'annonce de tarifs douaniers «réciproques» par Donald Trump et la riposte de la Chine, sauf sur le marché du crédit qui semble vulnérable.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions