
Face aux assauts américains, la France veut porter la défense du multilatéralisme

Les tensions commerciales et leur impact sur l’économie mondiale seront de nouveau à l’ordre du jour des rencontres automnales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, organisées de jeudi à dimanche à Bali, en Indonésie. Et comme au G7 de juin dernier ou lors de la dernière réunion de l’OCDE, la France va défendre un «multilatéralisme fort», indique une source à Bercy, face aux menaces américaines de mesures unilatérales. La réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et plus largement la défense du multilatéralisme, sera «un sujet essentiel de la présidence française du G7», qui débutera en janvier prochain, précise Bercy, aux côtés de la résilience du système financier en matière de cybersécurité et de la lutte contre les inégalités liées à la mondialisation.
Les diplomates français auront toutefois fort à faire pour convaincre les Américains de l’intérêt du multilatéralisme, comme l’illustre le sort de l’OMC. La Commission européenne a publié mi-septembre des propositions de réforme, visant notamment à «surmonter le blocage imminent du système de règlement des différends» de l’organisation, pour voir l’ambassadeur américain à l’OMC rejeter ces pistes de réformes au début du mois. En attendant, les Etats-Unis continuent de bloquer la nomination de juges au sein de la cour d’appel de l’organe de règlement des différends (ORD), qui statue en dernier ressort sur les litiges commerciaux entre Etats membres de l’organisation. Celle-ci compte sept juges en temps normal, et seuls trois seront encore en poste l’an prochain, le nombre minimum pour que la cour d’appel puisse fonctionner.
L’Union européenne rejoint les Etats-Unis sur plusieurs critiques, notamment concernant certaines jurisprudences de la cour d’appel, la défense de la propriété intellectuelle ou encore la prise en compte de la mainmise de l’Etat chinois sur son économie, mais «aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies pour lancer une grande négociation multilatérale», reconnaît-on à Bercy. Une approche plus fragmentaire, centrée autour de coalitions de pays aux positions communes, semble actuellement privilégiée, même si Paris organisera le 16 novembre une conférence internationale sur le sujet.
Les réticences américaines à toute approche multilatérale ne devraient toutefois pas empêcher le G20 Finances de diffuser un communiqué commun à l’issue de sa réunion vendredi.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’Opep et Donald Trump réveillent le spectre d’un pétrole à 60 dollars
Le cours de l’or noir a chuté de plus de 10% en deux jours. Alors que les droits de douane américains risquent de peser sur la demande, le cartel des pays exportateurs a annoncé une hausse surprise de sa production en mai. -
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions