
Euronext voit s’éloigner le rachat de LCH.Clearnet SA

Les investisseurs ont vu le verre à moitié vide. L’action Euronext a cédé 2,16% hier à 39,99 euros, après l’annonce faite par le London Stock Exchange que la fusion de la Bourse londonienne avec Deutsche Börse aurait peu de chances de décrocher le feu vert de la Commission européenne. Pour l’opérateur de la Bourse de Paris, ce projet est à la fois porteur de menaces et de promesses. L’attelage DB-LSE le marginaliserait un peu plus dans le concert des places de marché mondiales, raison pour laquelle Euronext ne s’était pas privé de critiquer auprès de Bruxelles la position hégémonique du nouvel ensemble. Mais le groupe paneuropéen y trouverait aussi une occasion unique de remettre la main sur sa chambre de compensation historique LCH.Clearnet SA, que le LSE a accepté de lui vendre fin 2016 pour amadouer l’antitrust européen.
Du cash en abondance
Les deux opérations étant conditionnées, c’est cette opportunité sans doute perdue qui chagrine le marché. Signé pour 510 millions d’euros, le rachat de Clearnet «pourrait conduire à une croissance de 25% du bénéfice par action et à une rentabilité du capital investi de 7% en année 1», estimaient les analystes actions de Morgan Stanley dans une note datée du 26 janvier. Il devait permettre à Euronext de porter à 30% la part du post-marché dans ses revenus et de réduire sa dépendance aux volumes traités sur les marchés actions cash et dérivés, plus volatils. «La transaction pourrait entraîner une revalorisation de l’entreprise à un ratio cours sur bénéfice de 16 à 17 fois», ajoutait le courtier. Euronext traite aujourd’hui à un PER de 14,1 fois, selon les données de Bloomberg, contre 20 fois pour Deutsche Börse et plus de 15 fois pour l’opérateur espagnol BME.
Si l’échec du mariage DB-LSE et donc du rachat de LCH.Clearnet SA est confirmé, le cours d’Euronext pourrait se retrouver sous pression à court terme, selon les analystes d’ABN Amro. Les questions sur l’optimisation de son bilan resurgiront. Euronext n’est pas endetté et dégage du cash en abondance. En l’absence de transaction M&A d’envergure, le groupe aurait les moyens de racheter l’équivalent de 20% à 25% de sa capitalisation boursière, selon ABN Amro. Les analystes de Morgan Stanley estiment eux aussi à 25% l’excès de capital, dividendes inclus, qui pourrait être retourné aux actionnaires entre 2017 et 2019, soit 800 millions d’euros, avant tout usage de levier.
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